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Google, Microsoft et Intel menacent le sauvetage de l'Irlande

Publié par Christophe Lagane le - mis à jour à

Les grandes entreprises du secteur informatique implantées en Irlande menacent de quitter le pays si le taux d'imposition est revu à la hausse dans le cadre du plan de sauvetage européen.

Si la Commission européenne porte secours à l'Irlande, ce n'est pas forcément le cas des entreprises. Celles-ci auraient même tendance à enfoncer un peu plus le pays dans la crise économique si elles n'obtiennent pas la garantie de conserver leurs conditions d'exploitation actuelles.

IBM, Intel, Microsoft, Dell, Google. toutes, ou presque, les grandes entreprises mondiales du secteur informatique disposent d'un siège en Irlande. Une présence motivée essentiellement par les conditions fiscales avantageuses dont elles bénéficient. Or, en acceptant l'aide de l'Europe et du FMI (fonds monétaire international), les autorités irlandaises pourraient être amenées à se plier à certaines réformes. Christine Lagarde, ministre des Finances française, a ainsi émis l'idée de réformer la fiscalité des entreprises. En d'autres termes, finies les exonérations.

Des projets qui ne plaisent évidemment pas aux entreprises internationales implantées localement. A titre de comparaison, une entreprise en France est imposée à hauteur de 33,3 % contre 12,5 % en Irlande. Un taux nettement avantageux par rapport au reste de l'Europe où la moyenne s'établit à 27,5 %. Qui plus est, disposer d'un siège social en Irlande permet aux entreprises d'y rapatrier les profits réalisés dans le reste de l'Europe. Dans ces conditions, on comprend pourquoi les principaux concernés n'ont pas l'intention de lâcher du lest.

Et ils le font bien comprendre. « Tout ce qui affecte la compétitivité de l'Irlande, notamment l'impôt sur les sociétés, aura des conséquences importantes pour Google », menace John Herlihy, le patron local du moteur de recherche, dans The Independent. Selon le Telegraph, Microsoft, Intel, HP mais aussi Bank of America et Merrill Lynch rappellent que la fiscalité en Asie (en Inde et en Chine notamment) reste incomparable avec celle appliquée en Europe. Une façon d'avertir qu'en cas de changement, elles n'hésiteraient pas à se délocaliser en Asie? On demande à voir.

Il n'en reste pas moins que le poids économiques de ces acteurs et les risques de licenciement en masse pèseront sur la décision finale de Bruxelles. Solution de sortie? Ne pas toucher au taux d'imposition mais élargir l'assiette de l'impôt sur les sociétés. Selon toute vraisemblance, la Commission européenne devrait apporter entre 80 et 100 milliards d'euros de financement aux banques irlandaises.

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