L'administration US annule son contrat avec le chinois Lenovo
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Hier, mardi 30 mai, le département d'État américain a confirmé qu'il s'oppose à la vente de PC chinois à l'administration
Le quotidien
Libération révèle que finalement il n'y aura pas de PC chinois au sein de l'administration, une décision prise par le département d'État. L'explication : confier des ordinateurs qui gèrent des données parfois sensibles à des machines chinoises fait peur à l'amérique de George Bush. Début mars, le groupe de l'empire du Milieu, héritier de la fabrication des PC d'IBM, avait emporté un appel d'offres du gouvernement pour équiper son administration de 60.000 ordinateurs, soit un budget de 13 millions de dollars. Mais la pression d'un groupe de parlementaires radicalement opposés à l'idée de confier ce marché à une société chinoise a payé. Selon Libé, l'affaire agace au plus haut point Pékin qui dans un communiqué publié sur le site du ministère du commerce s'en prend à la politique commerciale américaine allant jusqu'à parler, par l'intermédiaire d'un porte-parole, d'« une mentalité de guerre froide ». Pourtant, il est aujourd'hui impossible de fabriquer un PC sans utiliser des pièces fabriquées en Chine. Une étude pertinente du journal américain DailyTech rappelle que tous les ordinateurs portables utilisés sur le territoire américain utilisent des composants en provenance de Chine. Qui plus est, rappelons que Lenovo a racheté la division ordinateurs personnels d'IBM. Pour 1,25 milliard de dollars, le groupe chinois a bouleversé le classement mondial du secteur, en s'imposant à la première place. Seulement, le rapport d'une commission du Congrès sur les relations avec la Chine a troublé le débat. Ce document rappelle que Lenovo est détenu à 27% par l'académie de sciences qui appartient au gouvernement chinois. La mise en avant de cet argument dans la presse a produit l'effet escompté et les craintes d'espionnage se sont vite propagées. À la tête des opposants, le républicain Franck Wolf a déclaré : « Cette décision aurait eu des conséquences terribles pour notre sécurité nationale ». Cette décision américaine risque de provoquer une crise commerciale entre les deux pays. Et tous les experts s'accordent à dire que la Chine devrait prendre des mesures similaires contre Dell et HP. La revanche est donc toujours un plat qui se mange froid, mais alors très épicé!