L'opérateur américain Vonage (VoIP) serait à deux doigts de la faillite
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Le jeune vétéran américain de la VoIP cumule les difficultés, suite à ses démêlés judiciaires avec le géant Verizon et avec Skype
Les pionniers sont généralement récompensés. Ce n'est pas le cas de l'opérateur américain Vonage. Ce dernier révolutionne le monde des télécoms en lançant aux Etats-Unis en 2002 la première offre de VoIP grand public.
Très vite, il attire de nombreux utilisateurs, séduits par les économies qu'ils pourront réaliser sur leurs factures télécom. Mais le groupe s'est reposé sur ses lauriers ou n'a pas su réagir face aux évolutions et à la concurrence.
Vonage perd d'abord la bataille contre Skype. Le trublion des télécoms propose lui aussi la téléphonie sur Internet, mais de façon gratuite entre utilisateurs du logiciel. Puis, ce sont les câblo-opérateurs qui commencent à proposer des offres triple-play (Internet, TV, VoIP) concurrentielles.
Dans le même temps, Vonage est condamné par la justice à 58 millions de dollars d'amende pour violation de brevets de Verizon. Le groupe n'a ainsi plus le droit d'utiliser certaines technologies critiques. Une injonction lui interdit même de recruter de nouveaux clients !
Quant aux résultats financiers, ils sont catastrophiques. Le groupe est perpétuellement dans le rouge et son action est passée de 17 à 3 dollars.
Aujourd'hui, la direction de Vonage explique dans un document transmis à la SEC (le gendarme de la bourse américaine) que le risque de faillite est réel, révèle Les Echos.
L'opérateur est à deux doigt du gouffre mais se laisse une dernière chance. Il y a quelques jours, Michael Snyder, le CEO est remercié. Et un plan B est mis en place : Vonage compte tout de même 2,4 millions d'abonnés.
Parmi les mesures prises pour redresser la barre, on notera le retour temporaire à la tête du groupe de Jeffrey A. Citron, fondateur et président du conseil d'administration, des coupes franches dans les effectifs. Et la réduction drastique des frais de marketing, qui passeront de 310 à 110 millions de dollars en 2007.
Suffisant pour redresser la barre ? Rien n'est moins sûr.