La Berlinale déroule le tapis rouge pour le numérique et le SDN
Avec le festival de Cannes et la Mostra de Venise, la Berlinale est un des festivals de films les plus connus dans le monde. Avant de décerner la récompense suprême l'Ours d'or, le jury, les festivaliers et les professionnels du cinéma auront pu assister pendant 10 jours à 2200 représentations de 1100 films dans 25 cinémas (soit 64 salles). Les chiffres peuvent donner le tournis et c'est également un casse-tête sur le plan technologique. Récupérer les films à temps, les transformer au bon format avec les sous-titres, les diffuser, les protéger contre le piratage et les archiver. Autant d'exigences qui au fil des années se sont confrontées avec les évolutions technologiques.
Accompagner sur le plan réseau la numérisation du festival
Partenaire de la Berlinale depuis plusieurs années, Colt a accompagné le festival dans cette transformation. En premier lieu, la numérisation des films et leur délivrance dans les salles de cinémas sont devenues essentielles. Olaf Stehr, Project Manager chez Colt se rappelle : « Il y a quelques années les films étaient portés par des coursiers sous forme de bobines 35 mm et disques dans les différentes salles de cinéma. Une situation qui posait des problèmes de recrutement et des risques d'accidents et de retard en raison des conditions météorologiques. » Un temps révolu avec la numérisation des films via le standard DCP (Digital Cinema Package). Ce dernier se compose d'un ensemble de fichiers informatiques (images, sons, sous-titres, méta-données.) qui sont destinés à être stockés et lus dans la cabine de projection par un serveur, couplé à un projecteur numérique.
Les premiers pas de Colt ont donc commencé sur la partie réseau. La Berlinale s'est appuyée sur le réseau fibre optique de l'opérateur pour distribuer aux salles de projection les contenus numériques. « Pendant la durée du festival, 1 Po de données cinématographiques transitent par le réseau fibre de Colt », assure Olaf Stehr. La Berlinale utilise 250 kilomètres de fibre optique, « soit la distance entre Berlin et Hambourg », assure notre interlocuteur pour donner un ordre de grandeur.
Un hub digital et des tests de SDN
De même Colt est monté en gamme sur l'aspect datacenter. En 2013, les équipes techniques de la Berlinale ont réfléchi à « professionnaliser » ses salles techniques. Par exemple, nous avons pu constater que la ventilation d'une des salles techniques était faite en ouvrant simplement la fenêtre. Il est vrai qu'à cette époque de l'année, la fraîcheur aide à réguler la température de la salle machine. Le datacenter de Colt à Berlin est donc devenu le hub digital du festival en assurant le backup des films numérisés, après leur traitement par les équipes techniques du festival. Quatre racks lui sont réservés avec des baies de stockage scale-out, des serveurs dédiés au cinéma et du chiffrement. Le responsable IT, Ove Sander, du festival est très à cheval sur la sécurité des films, que ce soit pendant leur transfert, leur traitement, mais aussi surtout pendant la diffusion. « Le piratage par une personne dans la salle demeure notre principale menace. »
Fort de ce partenariat technologique, la Berlinale a testé en 2016 le SDN (Software Defined Network). Avant l'évènement et pendant, les équipes ont des besoins en bande passante qui évoluent rapidement. La Berlinale a donc utilisé cette technologie pour l'envoi des longs-métrages post-produits par les studios. Pour se faire, ils se sont appuyés sur le réseau fibre de Colt à Berlin, mais aussi d'un noeud 10 G à Francfort pour équilibrer la bande passante. « C'est un besoin de plus en plus important, car nous avons souvent entre 5 et 10 films qui sont envoyés simultanément en broadcast à la Berlinale », assure Ove Sander. Ce service est de plus en plus sollicité par les majors américains pour réduire les coûts de logistiques. « L'envoi d'un film prenait avant deux jours par courrier. Aujourd'hui, pour livrer entre 100 à 200 Go de données, les studios américains mettent seulement 30 minutes », assure Olaf Stehr. Un gain de temps, de flexibilité et de réduction de coûts appréciés par le responsable IT du festival. « Nous sommes beaucoup plus agiles. Le réseau s'adapte automatiquement aux exigences de montée en charge. »
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