Les DSI pas pressés d'adopter Windows Server 2016
Publié par Jacques Cheminat le | Mis à jour le
Une étude menée par SpiceWorks donne des indications sur les attentes et les conditions de migration des responsables IT vers Windows Server 2016. Le conservatisme domine.
Si pour l'instant, Microsoft distille les versions preview de Windows Server 2016, il faudra attendre la seconde moitié de 2016 pour voir cet OS serveur finalisé. A quelques mois de ce lancement, la communauté de professionnels de la DSI (et éditeur de logiciels) SpiceWorks a voulu connaître les attentes des responsables IT et les raisons d'une migration sur cette prochaine mouture. Au total, 300 personnes ont répondu à un questionnaire sur le sujet.
Amélioration de la virtualisation en priorité
En premier lieu, l'étude s'est penchée sur les fonctionnalités attendues par les personnels IT. Windows Server 2016 multiplie les innovations, comme Nano Server ou le support des technologies de conteneurs portées par Docker. Pour autant, les directions IT restent pragmatiques et attendent surtout des améliorations de fonctions qu'elles utilisent au quotidien. Ainsi, la virtualisation serveur reste au coeur des préoccupations. Au deux premières places, on trouve les nouvelles fonctionnalités relatives à Hyper-V (la résilience des VM, le déploiement des updates sur les clusters, l'ajout à chaud de mémoires et d'adaptateurs réseaux) et celles liées à PowerShell 5.0 (édition de fichiers à distance, gestion de classes, de sémantiques issus de plusieurs langages, etc).
En troisième position, les efforts sur la sécurité (19%) dépassent d'un petit point les capacités de gérer le stockage en mode Software Defined (18%) via deux fonctions : Storage Spaces Direct et Storage QoS. En queue de ce sondage, les orientations SDN pour la virtualisation du réseau (13%), Nano Server (12%), les conteneurs et le support de Docker (12%) et enfin l'intégration avec Azure (7%).
Une migration lente et de remplacement
Une fois cette hiérarchie établie, SpiceWorks s'est penché sur le timing de l'adoption de Windows Server 2016. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les départements informatiques ne vont pas se ruer sur l'OS dès sa sortie. Ils ne sont que 17% à prévoir une migration dans la première année d'existence du système d'exploitation. Une grande majorité (40%) se laisse du temps - entre 2 et 3 ans - pour basculer.
L'heure est même à l'interrogation et à la méfiance, avec 40% des personnes sondées qui ne prévoient pas de plan de migration dans un futur proche. Des pourcentages cohérents avec les pratiques habituelles des divisions informatiques lors d'un changement d'OS : attendre des versions plus abouties pour les corrections de bug, évaluer les compatibilités applicatives, et surtout le « pourquoi changer, alors que cela fonctionne bien aujourd'hui ! ».
La raison qui pousse les DSI à migrer, c'est la contrainte de la fin de vie des anciens OS serveurs et plus particulièrement de Windows Server 2003. Microsoft a annoncé la fin du support pour cet OS, le 14 juillet dernier. Mais beaucoup d'entreprises fonctionnent encore avec ce système d'exploitation et prennent leur temps pour migrer. Selon SpiceWorks, le taux de pénétration de Windows Server 2003 dans le monde est passé de 60% en juillet 2015 à. 59% en novembre. Dans la zone EMEA, L'OS vieillissant a reculé de 60% à 58% en 4 mois. Une migration très lente. Certaines entreprises ont fait le choix de prendre une extension de garantie que Microsoft monnaye chèrement. D'autres ont adopté un plan de migration vers Windows Server 2008 ou Windows Server 2012, qui devrait s'étaler dans le temps. Enfin certaines entreprises assument des risques de sécurité en retardant au maximum la migration.
Le budget en juge de paix
Le choix des professionnels de l'IT est aussi guidé par des contraintes budgétaires. Et cela se voit sur les sommes consacrées aux futurs investissements sur Windows Server 2016. 68% des répondants envisagent de dépenser moins de 10 000 $ sur les licences ou sur du matériel l'année prochaine. 18% des sondés devraient accorder entre 10 000 et 25 000 $ à cet effort et 14% y consacreront plus de 25 000 dollars. Toujours selon l'étude, les budgets alloués vont aller prioritairement à la mise à jour des OS, dont celles touchant aux machines tournant sur Windows Server 2003.
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