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Les défis de Carol Bartz, la nouvelle directrice générale de Yahoo

Publié par La rédaction le | Mis à jour le

L'ancienne p-dg d'Autodesk remplace Jerry Yang à la tête du portail. Sa mission s'annonce difficile

Yahoo a donc fait son choix. Deux mois après l'annonce du départ de Jerry Yang, co-fondateur et p-dg de Yahoo, le portail dévoile aujourd'hui le nom de son successeur. Et il s'agit d'une petite surprise. Il ne s'agira ni de Jon Miller, ancien dirigeant d'AOL, Meg Whitman, ex-présidente d'eBay ou encore Arun Sarin, ex-patron de Vodafone mais de Carol Bartz, ancienne p-dg d'Autodesk.

Cette femme de 60 ans est une habituée de la Silicon Valley. Outre sa carrière de 14 ans à la tête de l'éditeur de progiciels de CAO, Carol Bartz siège aussi aux conseils d'administration de Cisco Systems et Intel.

Carol Bartz représente « la parfaite combinaison d'une dirigeante expérimentée dans les technologies et le leader astucieux que le conseil d'administration recherchait« , s'est félicité son président Roy Bostock.

Sa nomination a été plutôt bien accueillie par les observateurs. « Elle est connue comme une dirigeante coriace et honnête. Elle sait unir les gens et construire un consensus »,explique Allen Weiner, analyste chez Gartner cité par Reuters. « Or Yahoo a besoin de cela en ce moment. Le groupe a besoin de ce type de leader adulte pour apporter cet ordre à la société. »

Et d'ajouter : « Ce n'est pas un ingénieur pur et dur. Elle n'est pas ce qu'on pourrait appeler quelqu'un venant du milieu de l'internet ou du web, mais ce n'est peut-être pas ce dont Yahoo a besoin pour l'instant ».

« Je pense que le marché est peut-être un peu déçu que Yahoo ne fasse pas affaire avec quelqu'un qui ne soit pas un peu plus pointu sur le plan de la technologie et des médias », tempère Todd Greenwald, analyste chez Signal Hill.

En effet, les défis qui l'attendent sont énormes. Elle devra d'abord mettre en place une stratégie claire après l'échec des négociations de rachat avec Microsoft qui ont coûté la place de Jerry Yang. Et il y a urgence. Distancé dans la publicité en ligne et dans la recherche par Google, l'ogre de Mountain View, Yahoo est aujourd'hui fragilisé.

« Il est indéniable que Yahoo a fait face à de gros défis au cours de l'année écoulée, mais je pense que nous possédons actuellement une grande occasion de créer de la valeur pour nos actionnaires et de nouvelles possibilités pour nos clients, partenaires et salariés. Nous saisirons cette opportunité. » a-t-elle déclaré ce mercredi.

Il faudra donc fatalement renouer le dialogue avec Microsoft voire avec AOL. Les dernières rumeurs en date laissent penser que Redmond pourrait trouver un accord avec le portail dans le domaine de la recherche. Steve Ballmer, le p-dg de la firme Redmond, a déclaré, au cours d'une interview avec le quotidien financier britannique The Financial Times, que le moment de mettre la main sur cette division du portail américain serait venu.

L'intérêt renouvelé de Steve Ballmer pour l'achat de l'activité de recherche de Yahoo représente un changement d'avis significatif par rapport à la fin de l'année précédente. Lors d'un forum Committee for Economic Development, le CEO de Microsoft avait alors déclaré qu'il excluait définitivement le rachat de Yahoo ou d'une de ses divisions.

« Nous avons fait une offre, nous en avons fait une autre, et il est apparu clairement que Yahoo ne voulait pas nous céder cette division. C'est pourquoi nous sommes passés à autre chose », avait-il alors déclaré. « Nous n'avons pas l'intention de revenir sur notre décision en ce qui concerne cette acquisition. Passons à autre chose ».

Autre alternative : une fusion avec AOL longtemps évoquée mais jamais réalisée.

Par ailleurs,Carol Bartz devra redresser les finances du groupe dans un contexte économique morose. A cause d'une stratégie hasardeuse et le de la crise financière, l'action de Yahoo s'est effondrée. Elle se retrouve aujourd'hui autour des 12 dollars alors qu'elle valait 30 dollars au moment de l'OPA de Microsoft. Dans le même temps, les résultats financiers ne sont pas bons et le groupe a annoncé un plan social touchant plus de 1.500 personnes. Autant d'éléments qui ont créé une hostilité de taille chez les actionnaires dont le milliardaire Carl Icahn, qui avait mené la révolte contre l'ancienne équipe dirigeante.

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