Les éditeurs de logiciels français ne connaissent pas la crise
Publié par Ariane Beky le | Mis à jour le
Avec un chiffre d'affaires cumulé dépassant 10 milliards d'euros en 2014, les éditeurs de logiciels français du top 250 affichent un taux de croissance de 17 %, en hausse de 11 points en un an.
La cinquième édition du top 250 des éditeurs et créateurs de logiciels français a été dévoilée jeudi 15 octobre par le syndicat professionnel Syntec Numérique et le cabinet d'audit EY. Alors que l'économie française reste atone, la croissance est remarquable dans le logiciel. En 2014, le chiffre d'affaires du panel a progressé de 17 % pour atteindre 10,5 milliards d'euros.
À eux seuls, 7 % des éditeurs réalisent 68 % du chiffre d'affaires du secteur. La croissance, bien plus marquée qu'en 2013 (+6 %) et 2012 (+12 %), est donc largement influencée par les performances des 10 premiers éditeurs du classement. Ils enregistrent une progression de 22 % de leur chiffre d'affaires cumulé, contre 10 % pour les éditeurs « hors top 10 », parmi lesquels de nombreuses PME.
Dassault Systèmes, Ubisoft et Criteo en tête
Spécialiste français du logiciel de conception 3D et de gestion du cycle de vie d'un produit (PLM), Dassault Systèmes domine toujours le classement général et la catégorie des éditeurs « sectoriels » (+ 22 % de croissance). Le champion français du logiciel affiche ainsi un chiffre d'affaires édition de 2,07 milliards d'euros en 2014, mais une croissance moins marquée (+ 10 %) que le reste du panel.
Ubisoft, au sommet de la catégorie « particuliers et jeux » (+ 15 %), et Criteo, le second des éditeurs « sectoriels », sont respectivement 2e et 3e au classement général. Leur croissance est très forte : le chiffre d'affaires édition d'Ubisoft, le créateur de Assassin's Creed, a augmenté de 43 % à 1,44 milliard d'euros, et celui du spécialiste du ciblage publicitaire, Criteo, a bondi de 68 % à 745,1 milions d'euros.
Dans le classement des éditeurs « horizontaux » (+ 25 % de croissance), où s'activent des éditeurs ERP et des sociétés de services IT, Axway Software (avec 261,6 millions d'euros de revenus) devance encore Cegid (243 milions d'euros de chiffre d'affaires édition). Le groupe Sopra Steria, avec un chiffre d'affaires logiciel de 174,7 millions d'euros, gagne la 3e place de la catégorie.
15 000 emplois créés en deux ans
Sur les 10 milliards d'euros générés par les éditeurs français en 2014, 13 % ont été consacrés à la R&D, et 22 % des revenus sont issus du SaaS (contre 17 % en 2013 et 11 % en 2012). Le Cloud et la sécurité, avec la mobilité et le Big data, sont considérés comme des priorités technologiques.
Sur le front de l'emploi, le secteur affiche son optimisme. Selon EY et Syntec Numérique, les entreprises du classement ont créé plus de 15 000 emplois en deux ans, en France (à 55 % environ) et à l'international. Sur ces 15 000 postes, 10 000 auraient été créés par les seuls éditeurs « pure players » (qui se consacrent au logiciel). Leur effectif a ainsi progressé de 18 % pour atteindre les 67 000 salariés, observent EY et Syntec Numérique. Ils ajoutent que 82 % des éditeurs du panel prévoient d'embaucher dans les mois à venir. Un taux en hausse de 7 points par rapport l'an dernier.
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