Olivier Rafal (PAC) 2 : consommation d'une VM sur étagère
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
La suite de notre interview d'Olivier Rafal, Analyste chez PAC, sur le CloudIndex et l'état des lieux du cloud en France : coud public, privé, hybride, les 'aaS', le cloud de proximité et les PME.
La suite de notre interview d'Olivier Rafal, Analyste chez PAC, sur le CloudIndex et l'état des lieux du cloud en France.
Pour lire la première partie de notre interview : « Olivier Rafal (PAC) : "Le cloud, pas encore au niveau de la stratégie, plutôt sur des projets tactiques" »
Qu'en est-il du discours cloud public, privé ou hybride ?
Notre étude confirme que le cloud privé est ce qui se pratique le plus en France. C'est le report historique de ce qui se pratique dans les grands comptes et de la transformation des fournisseurs d'infogérance vers le cloud et des contrats. Ils passent de la fourniture de moyens à la fourniture d'un service.
Si techniquement cela ne change pas grand-chose, il n'en est pas de même dans la relation contractuelle. Il ne s'agit plus d'acheter une machine pour un usage exclusif, mais d'acheter un service et des engagements.
L'adoption du cloud tient beaucoup à la personnalité du dirigeant. N'est-ce pas le signe d'un nouveau décalage avec la DSI ?
Il ressort clairement de notre étude que les PME sont la catégorie d'entreprises la plus en retard dans l'adoption du cloud. Elles n'ont pas de DSI, éventuellement un responsable informatique, mais c'est souvent le DAF ou le PDG qui s'en occupe.
Elles manquent de compétences sur le sujet, notamment sur la partie sécurité. Elles affichent également la peur de 'se faire avoir' par les fournisseurs. Elles ont besoin d'acteurs de proximité pour se rassurer, qui deviennent les principaux vecteurs pour passer au cloud.
Comment parler de proximité lorsque les principaux acteurs du cloud s'appellent Amazon ou Windows Azure ?
Justement, c'est un raisonnement d'informaticien. Lorsque ce dernier, dans une grande entreprise, veut se monter un environnement de développement, il va acheter une VM sur Amazon. En revanche, la PME n'a pas le même raisonnement. Elle s'adresse à son fournisseur de proximité et ne cherche pas à comprendre le détail. A chercher le détail sur un grand acteur du cloud, on est vite perdu.
PaaS, IaaS. Quelle est la tendance ?
Nous avons trouvé un taux d'utilisation du PaaS (Platform as a Service) relativement élevé. Cela tient en particulier au développement des sites web et du e-commerce, qui n'hésite pas à faire appel à des boutiques en ligne et des sites web clé en main à construire sur le web. Ces domaines sont associés au PaaS car ils permettent de construire et de paramétrer un service qui sera proposé aux clients.
Les utilisateurs du cloud savent-ils différencier l'infrastructure des services et de la contractualisation ?
Les PME se préoccupent peu de la technologie et du discours qui va avec. Peu importe qu'il s'agisse de cloud public ou privé, d'IaaS, de PaaS ou de SaaS ! Cela ne présente pas d'intérêt. En revanche, elles recherchent le service rendu, le contrat avec le fournisseur, et l'accompagnement personnalisé dont elles peuvent bénéficier. C'est d'ailleurs l'une de leurs premières attentes.
Nous sommes très loin de la consommation d'une VM sur étagère. Ce qui est important, c'est le service rendu, pas que ce soit public ou privé. Et c'est la garantie que leurs données ne sortiront pas de France et ne seront pas soumises au droit américain.
Dans les entreprises américaines, la donnée occupe de plus en plus une place centrale. Il suffit de voir l'émergence du big data. Qu'en est-il en France ?
Nous en sommes encore loin. La priorité des grandes entreprises françaises va vers l'architecture et la construction d'un catalogue de services. Aujourd'hui, la partie des données clonées dans le cloud ne concerne que ce qui est déjà dans le cloud, soit le e-commerce et les réseaux sociaux. Cela ne concerne pas le reste des données de l'entreprise.
Quelle sera l'évolution du CloudIndex ?
En septembre, nous lançons une application d'auto-évaluation, qui permettra à tout le monde, en non pas seulement les entreprises qui ont fait l'objet de l'étude, de se benchmarker. Et en décembre nous livrerons une mise à jour de l'index.
Crédit photo © Slavoljub Pantelic - shutterstock
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