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Orange poursuit avec LoRaWAN, mais pour qui ?

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à

Orange s'engage à poursuivre l'exploitation de son réseau LoRaWAN « au-delà de 2027 ». Avec quelles bases et quelles perspectives ?

Chez Orange, LoRaWAN vivra « au-delà de 2027 ». L'opérateur a profité du salon SIDO pour réaffirmer son engagement sur ce réseau IoT.

Le positionnement qu'il lui donne est résumé dans un rappel récent sur l'extinction de la 2G et de la 3G (qui s'arrêteront progressivement d'ici à 2028). « LoRaWAN sera [parfait] pour les objets connectés non reliés au réseau électrique, envoyant peu de données et nécessitant des autonomies de plus de 5 ans ».

« La plupart des services IoT n'utilisant que de la data ou du SMS fonctionneront très bien sur le LTE-M », ajoute Orange, non sans mentionner l'option 5G.

Des ex-Objenious chez Orange

L'engagement d'Orange se manifeste aussi par la mise à jour d'un certain nombre de ses anciens contenus traitant de LoRaWAN. Exemple avec un post de 2016 sur le blog Hello Future. À la date initiale de publication, l'opérateur disait couvrir un peu plus d'un millier de communes. Le déploiement avait démarré depuis moins d'un an, après un pilote à grande échelle à Grenoble.

Aux dernières nouvelles, on en est à « plus de 30 000 communes » et « 95 % de la population française ». Le post, lui, s'est étoffé avec quelques use cases. Dont celui de la SNCF, qui a déployé des capteurs la renseignant notamment sur la présence d'eau dans des installations techniques ou sur l'état de fatigue des systèmes de ventilation dans les parkings.

Le post présente aussi davantage de perspectives qu'à l'origine. En ligne de mire, par exemple, l'efficacité énergétique des bâtiments, sur fond de diagnostic énergétique obligatoire. Les nouvelles mobilités sont aussi dans le viseur. Orange rappelle, à ce propos, que LoRaWAN « est utilisé par des sociétés exploitant des boîtiers antivols de voiture qui étaient auparavant connectés en GPRS ».

Invoxia fournit ce genre de boîtier, entre autres trackers GPS. L'entreprise francilienne n'est cliente d'Orange que depuis peu. Elle s'était d'abord tournée vers Objenious, la filiale de Bouygues Telecom. Mais cette dernière a décidé d'abandonner LoRaWAN pour ouvrir la porte au LTE-M et au NB-IoT. La fermeture du réseau doit intervenir fin 2024. La couverture revendiquée s'apparente à celle d'Orange (95 % de la population, 86 % du territoire en extérieur).

LoRaWAN : histoires d'eau(x)

Invoxia donc fait partie des utilisateurs qu'Orange a « récupérés » en poursuivant seul l'aventure LoRaWAN.

Dans la catégorie « boîtiers de géolocalisation », l'opérateur a d'autres clients. Le club automobile Roole nous a confirmé en faire partie, pour son offre Wetrak qui associe balise, application mobile et service d'assistance en cas de vol.

Il y a quelques années, Orange avait mis en avant le cas de la ville de Saint-Quentin-en-Yvelines (vidéo ci-dessous). Cette dernière a déployé des capteurs LoRaWAN au niveau de ses bassins de rétention d'eau pluviale pour se prémunir des inondations. L'installation est toujours en service, nous a certifié la mairie.

Autre ville, autre usage : Narbonne, pour le suivi des températures et de l'hygrométrie dans les crèches et les écoles.
Température également, mais de l'eau chaude sanitaire, pour la maison de retraite Les Jardins de Matisse, en Seine-Maritime. Objectif : assurer un maintien au-dessus de 50 °C pour éviter la légionelle.

Veolia, à travers sa filiale Birdz, est engagé dans un projet sur le télérelevé d'eau. Objectif : avoir connecté plus de 70 % des compteurs (sur un total de plus de 3 millions) à l'horizon 2027.

Aux racines de LoRaWAN, il y a l'entreprise française Cycleo (filiale de Semtech depuis 2012). En janvier 2015, un consortium industriel s'était formé pour porter la technologie. Objectif : standardiser les réseaux M2M autour d'un protocole en connectivité bidirectionnelle, à longue portée (LoRa pour « Long Range ») et à faible consommation (cible : autonomie énergétique d'une dizaine d'années à partir de batteries standard). Bouygues Telecom faisait partie des membres fondateurs. Orange avait rejoint la boucle en septembre de la même année.

Illustration principale © dgbomb - Shutterstock

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