Résultats : IBM piégé par le virage vers le Cloud

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Troisième trimestre décevant pour IBM, qui voit son activité reculer pour la 10ème fois consécutive. Les cessions d'activité ne suffisent pas à redresser la rentabilité.

Après l'alerte SAP - l'éditeur a revu à la baisse ses prévisions -, c'est au tour d'IBM de prendre un gros éclat. En cause : les résultats de Big Blue pour son troisième trimestre 2014, au cours duquel le chiffre d'affaires du géant a reculé de 4 % sur un an (à 22,4 milliards de dollars). Soit 970 millions de moins que ce qu'attendaient les analystes. Les conséquences ne se sont pas fait attendre, le titre abandonnant environ 7 % à l'heure où nous écrivons ces lignes.

« Nous sommes déçus par notre performance », indique la Pdg Ginni Rometty, qui dit avoir dû faire face à un ralentissement du marché en septembre. « Nos résultats mettent également en évidence le rythme sans précédent des changements que vit notre industrie ». Une référence à la transformation vers le modèle du Cloud. Avec le rachat de SoftLayer, Big Blue dispose aujourd'hui d'une activité Cloud tournant à un rythme annuel de 3,1 milliards de dollars. Significatif mais encore léger au sein d'un groupe avoisinant les 100 milliards de dollars
Voilà maintenant 10 trimestres consécutifs qu'IBM n'est pas parvenu à faire croître son chiffre d'affaires. La Pdg d'IBM précise toutefois que les activités stratégiques - Cloud, gestion des données, analytique, sécurité, social et mobilité - continuent de donner de bons résultats. Sans toutefois indiquer la part de ces segments dans le chiffre d'affaires global. « Nous allons accélérer cette transformation », promet-elle.

Matériel : la descente aux enfers continue

Dans le détail, IBM Global Services, la première SSII au monde, recule de 3 % sur un an, à 13,7 milliards de dollars. Si le logiciel connaît un sort similaire (-2 % à 5,7 milliards), c'est une nouvelle fois des ventes de matériel que provient la principale alerte. Même délestée de son activité x86 passée chez Lenovo, cette division (Power, System x, System z et stockage) dévisse de 15 % sur un an, emportée par le recul des mainframes (-35 %). Et les Power et les System x restant dans le giron de Big Blue ne vont guère mieux. Cette activité ne pèse plus que 2,4 milliards de dollars sur ce trimestre, juste un peu plus de 10 % du chiffre d'affaires du groupe.

Malgré les cessions d'activité, la rentabilité de Big Blue continue de se dégrader. Le bénéfice net des activités qui demeureront dans le giron du groupe s'élève à 3,5 milliards de dollars au troisième trimestre, contre 4,1 un an plus tôt. Un recul de 17 %. En réintégrant les activités en cours de cession, IBM se contente d'un bénéfice minimal de 18 millions de dollars, conséquences des pertes générées par les activités qui sortent du groupe (3,4 milliards de dollars). Rappelons qu'après avoir vendu sa division System X à Lenovo (pour 2,3 milliards de dollars), Big Blue a annoncé ce matin avoir trouvé un repreneur pour son activité semi-conducteurs : GlobalFoundries. Un repreneur qui a tout de même reçu 1,5 milliard de dollars pour absorber cette activité déficitaire.

Face à cette situation difficile, IBM annonce qu'il va revoir ses prévisions pour 2015. Le plan à 5 ans de Big Blue prévoyait d'offrir un profit par action de 20 dollars l'année prochaine. L'évolution de l'activité rend cet objectif inatteignable.IBM estime qu'il offrira un bénéfice par action de 16,64 dollars cette année ; là où le plan en prévoyait 18. Dans une conférence avec les analystes, Ginni Rometti assure que la stratégie du groupe est la bonne mais qu'IBM doit améliorer sa vitesse d'exécution dans la mise en place de ladite stratégie.

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