Vodafone Japon en crise
Le Japon est un marché stratégique pour la téléphonie mobile. Mais très protectionniste, il ne laisse pas beaucoup de place aux groupes étrangers. Vodafone Japon, filiale de Vodafone, en sait quelque chose.
L'opérateur traverse en effet dans l'archipel une crise sans précédent. Vodafone KK, la filiale japonaise du géant britannique Vodafone, a perdu un solde net de 58.700 clients en janvier, soit la plus forte hémorragie subie par un opérateur de téléphonie mobile au Japon. Après une hausse modique de 900 abonnés en décembre, le nombre de clients de Vodafone KK est ainsi redescendu à 15,15 millions, son niveau de septembre. Vodafone ne subit pas une tendance générale puisque NTT DoCoMo, l'indétrônable leader, a au contraire gagné un solde net de 184.400 utilisateurs en janvier, pour un total de 48,10 millions, et son second KDDI en a ajouté 163.700 à un total de 18,92 millions. Et des signes avant coureur avaient déjà été observés: en juillet l'opérateur subissait une première baisse du nombre de ses abonnés, ce qui était alors une première pour les trois principaux opérateurs mobiles nippons. Vodafone KK comptait sur le lancement de nouveaux combinés de troisième génération pour relancer sa croissance. Ce qui n'a pas été le cas. Selon Hironobu Sawake, analyste télécoms chez UFJ Tsubasa, ces combinés manquent de fonctions spécifiquement adaptées au marché local. Hasard ou coïncidence, la publication des chiffres de janvier correspond à l'annonce d'un remaniement de la direction. William Morrow, jusqu'ici directeur des opérations au Japon, va prendre la direction générale de Vodafone KK à compter du 1er avril avec pour mission de la remettre à flot. Shiro Tsuda, nommé directeur général en décembre, prendra en même temps la présidence du conseil d'administration. « Nous prenons conscience que nous devons vite redresser les comptes et gagner en compétitivité », a résumé un porte-parole de Vodafone K.K. en marge d'une conférence de presse.
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