Vodafone se dit pessimiste pour 2006
Tout le monde imaginait Vodafone paisiblement installé à la première place du podium mondial des télécommunications. Or voilà que Reuters vient briser le charme en annonçant ce qu'il faut bien considérer comme une série de mauvaises nouvelles.
« On franchit un nouveau cap dans la dégradation des prévisions de la direction, cela va encore augmenter la pression sur Sarin. Plus le cours de l'action baisse, plus il est sous pression. », a commenté Robert Grindle, la banque conseil Dresdner Kleinwort Wasserstein. Rappelons que le directeur général du groupe, Arun Sarin, est régulièrement attaqué par la presse britannique et européenne, et par certains observateurs. Beaucoup souhaitent clairement le voir partir. Pourtant, interrogé par Reuters à ce sujet, il s'est dit « assuré avoir le soutien total du conseil d'administration » et a souligné que « les prévisions pour 2006-2007 sont conformes aux estimations des analystes financiers. » Une contradiction de plus pour cet homme d'affaires, qui annonçait fin janvier : « Vodafone a délivré une bonne performance opérationnelle dans un environnement difficile. Les ventes d'appareils 3G se sont accélérées pendant le trimestre de Noël, et nous continuons d'observer une demande encourageante pour les services de données » Aujourd'hui, le groupe annonce qu'il va ajouter à ses comptes une charge de dépréciation des survaleurs de 23 à 28 milliards de livres (33,7 à 38,2 milliards d'euros), destinée à prendre en compte la détérioration des perspectives de croissance. La croissance organique du chiffre d'affaires dans la téléphonie mobile devrait se situer entre 5 % et 6,5 % sur l'exercice au 31 mars 2007, alors que le groupe britannique table pour l'exercice en cours sur une fourchette située entre 6 % et 9 %. L'Ebitda (excédent brut d'exploitation) de la branche mobile, hors Japon, devrait quant à lui diminuer d'environ 1 % sur le prochain exercice, a ajouté le groupe. Vodafone souligne néanmoins que ses prévisions pour l'exercice en cours restent inchangées. Le directeur financier, Andy Halford, a déclaré à la presse que l'environnement concurrentiel était devenu « un peu plus difficile » sur les plus gros marchés du groupe, mais que la croissance était plus forte sur les marchés émergents. Enfin, A. Sarin a également dit que les prévisions pour 2006-2007 et la dépréciation ne remettraient pas en cause la capacité de Vodafone à distribuer des liquidités aux actionnaires par le biais du dividende et des rachats d'actions.
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