La donnée, c'est de l'or : 45% des Français prêts à vendre
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Les internautes ont conscience des enjeux de la captation de données personnelles, constate Havas Media. Malgré l'inquiétude, 45% d'entre eux seraient prêts à les monnayer.
Privées, ouvertes ou massives, les données sont le nerf de la guerre économique numérique. Gouvernements et entreprises l'ont bien compris, mais cette richesse divise les Français, d'après un état des lieux rendu public jeudi 25 septembre par Havas Media.
La captation des données inquiète
L'analyse du groupe de communication français s'appuie sur une enquête réalisée du 5 au 20 août derniers par Toluna auprès de 1000 internautes âgés de 15 à 64 ans. 93% d'entre eux se déclarent conscients de la captation de leurs données personnelles et 84% s'inquiètent de ce qu'elles deviennent. Une majorité (74%) redoute un usage frauduleux. Une minorité (47%) s'alarme des problématiques de sécurité et de surveillance, malgré le scandale des écoutes « Made in NSA » et l'exploitation à grande échelle de failles (Heartbleed en particulier).
Quelles contreparties ?
La méfiance concernant l'utilisation des données personnelles à des fins publicitaires ou marketing demeure, mais 45% des répondants seraient prêts à accepter le suivi de leurs données numériques « moyennant des contreparties financières » et 42% donneraient leur feu vert en échange de miles, bons de réduction et autres « cadeaux », selon les termes d'Havas Media - qui sait combien ce marché peut être lucratif -. 30% des répondants seraient prêts à proposer, une année durant, un accès large à leurs données pour 500 euros.
Tirer profit du système
Sans surprise, les 35-49 ans sont les plus conscients du phénomène de captation des données et y voient des avantages, malgré des craintes justifiées. Ils savent comment limiter la captation et utiliser des mesures de protection. C'est « une population qui maîtrise le sujet et peut se permettre de tirer profit du système », expliquent les rapporteurs. Les 15-24 ans sont moins sensibles à ces problématiques et peu favorables au renforcement de la réglementation, à l'inverse des plus âgés qui souhaitent davantage de transparence et moins de publicités.
Les données constituent un enjeu marketing et commercial de poids « qui aiguise les appétits des uns et la méfiance des autres », résument les auteurs du rapport.
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