Le Vietnam intensifie son contrôle sur les blogueurs
Publié par Olivier Robillart le | Mis à jour le
Après le Monténégro il y a quelques jours, c'est au tour du Vietnam. Chronique d'une censure ordinaire
Le Vietnam vient d'autoriser la censure des blogueurs qui émettent des messages en opposition avec le pouvoir en place ou « représentent une menace pour la sécurité nationale« . Une décision prise dans le cadre d'une loi obligeant les FAI locaux de fournir toutes les informations nécessaires sur leurs clients en cas de besoin.
Il faut savoir que les blogs vietnamiens sont une source d'informations pour tous les citoyens. Les media traditionnels, après avoir connu un « printemps » en 2006 sont tenus par le pouvoir avec des lois jugées « liberticides » par Reporters sans frontières. Le Net représente donc un espace de liberté et d'expression jusque là vierge de toute intervention étatique.
Un état de fait qui tend à disparaître au vu de la volonté des autorités communistes au pouvoir qui tentent avec cette nouvelle législation de s'introduire sur la Toile. Les attendus de la nouvelle réglementation sont, dès lors, très clairs. Ils visent à punir tous ceux qui font pointer des liens vers une ou plusieurs informations considérées comme violant la législation. Des motifs suffisamment larges pour inquiéter la majeure partie des blogs et autres sites personnels.
Un journal local (Thanh Nien) va même plus loin dans l'information sur les motivations de l'Etat en expliquant que les autorités de Hanoï chercheraient à contacter les deux géants du Web, à savoir Google et Yahoo pour leur proposer un partenariat de coopération.
Certaines institutions ont néanmoins décidé de réagir à leur manière à cette censure des moyens de communications. Par exemple et à titre de symbole, le Prix Pulitzer est désormais ouverts aux journalistes de toute nationalité écrivant sur le Web et plus seulement ouvert aux médias « traditionnels ».
Toujours est-il que le Vietnam a déjà commencé à emprisonner des cyber-dissidents. Un blogueur influent a même été condamné à deux années et demie de prison pour s'être simplement exprimé. Dieu Cay, dont l'identité réelle est Nguyen Hoang Hai, a été convaincu de fraude sur une affaire de droits de taxes. Un motif « légitime » pour son emprisonnement.
La direction que prend depuis cette année le Vietnam lui vaut d'être considéré par Reporters sans frontières comme « ennemi de l'Internet » mais surtout de la liberté d'expression.