Le défi de la cybersécurité des infrastructures critiques du secteur de l’énergie
La cybersécurité est un enjeu crucial pour le secteur de l’énergie et de manière générale pour toutes les organisations qui opèrent avec des infrastructures vitales. Face à l’omniprésence des cybermenaces, l’authentification multi-facteur moderne et le modèle Zero Trust jouent des rôles essentiels.
Dans un rapport publié le 7 février dernier, plusieurs agences de sécurité américaines, dont le CISA, la NSA et le FBI, ainsi que les agences de cybersécurité australienne, canadienne, néo-zélandaise et britannique, ont indiqué qu’un groupe de cybercriminels aurait réussi à compromettre les réseaux OT et IT de plusieurs organismes d’ampleurs pendant au moins cinq ans, notamment dans le secteur de l’énergie et du traitement de l’eau.
Les infrastructures vitales dans le viseur des cybercriminels
Dans le contexte géopolitique actuel, les cyber-risques sur les infrastructures vitales représentent une préoccupation majeure pour la sécurité nationale et la stabilité mondiale. L’énergie et les ressources naturelles sont au cœur de notre société moderne, mais elles sont également devenues une cible de choix pour les cybercriminels.
Classé quatrième sur la liste des secteurs les plus touchés par les cyberattaques dans le monde, le secteur de l’énergie est confronté à des défis de cybersécurité sans précédent. Face à cette menace croissante, la gestion des accès et l’authentification des utilisateurs revêtent une importance capitale pour assurer la sécurité des infrastructures critiques et la protection des données sensibles.
Dans ce secteur, les entreprises gèrent en effet des réseaux étendus et complexes, comprenant des centrales électriques, des réseaux de distribution, des stations de pompage, des pipelines, et bien d’autres éléments vitaux. La compromission de ces systèmes peut avoir des conséquences dévastatrices, allant de pannes de courant à grande échelle à des atteintes à l’intégrité des données et des risques pour la sécurité publique.
Par conséquent, les entreprises doivent en première ligne renforcer la sécurisation des accès pour empêcher les cybercriminels d’accéder au réseau et aux données sensibles, ou encore de prendre le contrôle de leurs systèmes.
La majorité des compromissions de données sont causées par des informations d’identification volées telles que des mots de passe. Face à ce constat, l’adoption d’une authentification multi-facteur (MFA) est une mesure primordiale à mettre en place.
Cependant, toutes les méthodes ne se valent pas. L’authentification traditionnelle, comme les SMS, les codes d’accès à usage unique (OTP) et les notifications push, est en effet vulnérable aux attaques de phishing modernes, aux malwares et aux attaques de l’homme du milieu (MiTM).
De plus, elle offre une expérience utilisateur médiocre et une faible portabilité, ce qui peut compromettre la sécurité et la conformité réglementaire. Il faut donc que les entreprises opèrent une transition vers des processus adaptés à l’évolution des menaces.
La transition nécessaire vers l’authentification multi-facteur moderne
Pour lutter efficacement contre les tentatives de cyberattaques, le secteur de l’énergie explore aujourd’hui des méthodes d’authentification plus robustes et se tourne de plus en plus vers des solutions d’authentification combinant les normes FIDO2 et PIV, qui permettent de bénéficier d’une protection complète contre le phishing et les accès non autorisés.
Les clés de sécurité matérielles, qui intègrent ces deux normes, émergent comme la prochaine génération d’outils de cybersécurité. Celles qui combinent un périphérique d’authentification, la cryptographie à clé publique et les protocoles U2F et FIDO2/WebAuthn permettent en effet aux entreprises de générer des codes de sécurité uniques pour chaque connexion, rendant ainsi l’accès aux comptes pratiquement impossible pour les cybercriminels.
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En outre, une surveillance continue des accès et une gestion proactive des identités permettent aux entreprises de détecter et de neutraliser rapidement toute activité suspecte, réduisant ainsi les risques de compromission de données et de perturbations opérationnelles. Ces mesures, alliées à des politiques strictes en matière de gestion des accès et des droits utilisateurs, sont également essentielles pour être en mesure de sécuriser les postes partagés.
Souvent utilisés par plusieurs collaborateurs pour accéder à des systèmes critiques, ils représentent en effet des points d’accès vulnérables qui nécessitent une protection adéquate. Aussi, aucun utilisateur, qu’il s’authentifie de l’intérieur ou depuis l’extérieur du périmètre réseau de l’entreprise, ne doit bénéficier d’une confiance implicite, il est impératif d’établir une preuve d’identité solide. Et c’est le principe sur lequel repose le modèle Zero Trust.
Le Zero-Trust, pilier d’une stratégie de sécurité robuste
L’approche Zero Trust est devenue une stratégie essentielle pour sécuriser les infrastructures d’importance vitale. Elle permet en effet aux organisations d’appliquer des contrôles d’accès granulaires et basés sur l’identité, de surveiller en permanence les activités des utilisateurs et des appareils, et de mettre en place des mécanismes de détection et de réponse aux incidents en temps réel.
En intégrant des éléments tels que l’authentification multi-facteur, le chiffrement des données et l’analyse comportementale, le modèle Zero Trust permet de limiter la surface d’attaque, de réduire les risques de compromission et d’assurer une meilleure résilience face aux cybermenaces. Les organisations sont en effet en mesure de renforcer leur posture de sécurité et leur capacité à prévenir, détecter et répondre efficacement aux cyberattaques, garantissant ainsi la continuité de leurs opérations critiques.
Avec le modèle Zero Trust, chaque utilisateur tentant d’accéder aux données doit être authentifié, et chaque appareil doit répondre à des exigences minimales de sécurité et de fiabilité, même s’il s’agit d’éléments connus. L’intégration de l’authentification multi-facteur moderne dans un modèle Zero Trust est donc essentielle car elle ajoute une couche de protection en exigeant des preuves supplémentaires d’identité avant d’autoriser l’accès.
Cela signifie que même si un attaquant parvient à compromettre les identifiants de connexion d’un utilisateur, l’accès restera bloqué. L’ajout de cette couche de sécurité réduit considérablement le risque d’usurpation d’identité et d’accès non-autorisés.
Outre l’adoption d’outils et de politiques de sécurité, les programmes de formation sur la sécurité informatique et la sensibilisation des employés aux bonnes pratiques sont primordiaux pour être capable de réduire les risques liés aux cyberattaques. Les employés bien formés sont en effet les premières lignes de défense, car ils peuvent identifier et signaler les activités suspectes, éviter les pièges relatifs au phishing et adopter des pratiques sécuritaires lors de l’utilisation des technologies.
La cybersécurité est un enjeu crucial pour le secteur de l’énergie et de manière générale pour toutes les organisations qui opèrent avec des infrastructures vitales. Face à l’omniprésence des cybermenaces, l’authentification multi-facteur moderne et le modèle Zero Trust jouent des rôles essentiels.
En intégrant ces deux approches proactives à leur stratégie globale de sécurité, les organisations peuvent réduire la surface d’attaque, renforcer leur sécurité et garantir que seuls les utilisateurs légitimes accèdent aux ressources critiques. Cette stratégie de défense multicouche est essentielle pour protéger les infrastructures critiques contre les menaces émergentes et les attaques sophistiquées dans un paysage cyber en constante évolution.
Fabrice de Vésian, Sales Manager - Yubico.
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