Vendu à Sophos, Secureworks élargit l'empire cyber de Thoma Bravo

Faut-il s'inquiéter du rachat de grands éditeurs de solutions de sécurité par Thoma Bravo ?

Le CESIN nous avait récemment confié ses craintes à ce sujet. Le fonds américain venait alors de mettre la main sur Darktrace, pour un peu plus de 5 Md$. Une acquisition qui faisait suite, entre autres, à celles de SailPoint (6,9 Md$ en 2022), de Proofpoint (12,3 Md$ en 2021)... et de Sophos (3,9 Md$ en 2020).

Ce dernier a, parmi ses concurrents, une filiale de Dell : Secureworks. Il vient d'officialiser son intention de s'en emparer, pour environ 850 M$ en cash. Il entend avoir finalisé la transaction début 2025.

Dell avait payé 600 M$ pour Secureworks

Ce montant implique une prime de 28 % par rapport au cours moyen de l'action sur les 90 jours ayant précédé l'annonce. Celle-ci est loin de son plus haut, atteint en septembre 2021 à près de 27 $ (soit quasiment deux fois le prix d'introduction de 2016). Un an plus tard, elle était tombée sous les 10 $. Seuil au-dessus duquel elle n'est jamais repassée depuis.

La chute boursière de Secureworks a fait écho à celle de plusieurs de ses indicateurs financiers. Sur son dernier exercice fiscal, achevé le 2 février 2024, l'entreprise a réalisé 366 M$ de chiffre d'affaires, contre 463 M$ en 2023 et 535 M$ en 2022. Son résultat net est resté dans le rouge sur tout cet intervalle (déficit cumulé : 240 M$). La part de revenu de la plate-forme XDR Taegis a nettement progressé - au détriment du MDR - sans pour autant que l'objectif de revenu annuel récurrent soit atteint.

Dell s'était emparé de Secureworks en 2011, pour un peu plus de 600 M$. Au dernier pointage, il en possède environ 80 % et a la quasi-totalité des droits de vote (97,7 %). En plus de Taegis, son offre va enrichir le portefeuille de Sophos dans l'ITDR (détection et réponse aux menaces liées aux identités), le SIEM, la sécurité OT et la priorisation des risques.