Big Data : les entreprises ne sont pas au niveau
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Plus de données non structurées à analyser, et plus vite. Les entreprises ont bien compris les enjeux du Big Data auxquels elles font face. Mais les outils pour y répondre se font encore attendre.
Beaucoup de données, en particulier non structurées, et des outils analytiques perfectibles. Telles sont les principales conclusions d'une étude menée par NetMediaEurope, l'éditeur de Silicon.fr, auprès de 175 DSI et décideurs métiers en Europe. Il ressort que 62 % d'entre eux s'attendent à une augmentation des données non structurées qu'aura à gérer leur entreprise dans les 3 ans à venir. Parmi eux, un sur trois parle même d'une future explosion des volumes. Du côté des grandes entreprises, on estime que cette profusion de nouvelles données non structurées proviendra avant tout des terminaux mobiles et de la géolocalisation. Les prévisions des décideurs sont plus tempérées concernant l'évolution des données structurées, même s'ils s'attendent également à la croissance de ces dernières (57 % parient sur une augmentation, 6 % sur une explosion).
Face à ces enjeux, les décideurs dressent le constat d'un outillage décisionnel pas réellement au niveau. Si 6 sur 10 estiment que les outils dont ils disposent aujourd'hui sont de bonne qualité et répondent aux besoins des métiers, 65 % du panel indique que les capacités d'analyse des données non structurées de leur organisation sont « plutôt mauvaises ». Clairement, si l'outillage en place répond aux besoins de reporting classiques, les applications Big Data, dont l'une des caractéristiques consiste à rassembler données structurées et non structurées, semblent encore balbutiantes dans la plupart des organisations.
Plate-forme Big Data : 55 % des entreprises vont investir
Dans le détail, parmi les principaux challenges des organisations en matière de décisionnel, figure la capacité à analyser de grands volumes de données et à collecter des données depuis de nouvelles sources. S'y ajoute la rapidité de traitement des données, particulièrement attendue par les décideurs métier et qui devrait obliger les DSI à sortir des traitements en batch pour s'orienter vers des technologies plus véloces, comme le In-Memory offert par les architectures Spark.
Ce sont donc bien les enjeux du Big Data qui devraient dominer les investissements des 3 prochaines années. Concrètement, seules 14 % des grandes organisations (plus de 1 000 employés) ont déjà déployé une plate-forme Big Data (précisons que l'étude a été réalisée en 2015). Mais le sujet est soit planifié, soit à l'étude dans 55 % des grandes entreprises. Les proportions sont moindres dans les ETI et encore davantage dans les PME de moins de 100 personnes.
La donnée, c'est critique
Ces données recoupent celles d'un livre blanc récemment publié par GFI et basé sur une étude du cabinet Pierre Audoin Consultants (PAC). Celle-ci évalue à 60 % la proportion de grandes entreprises ayant déployé ou étant en train de déployer un datalake. Un constat assez évident lors du récent salon Big Data Paris (les 7 et 8 mars derniers), où de nombreuses grandes entreprises témoignaient du déploiement de ce réceptacle de données (souvent sur base Hadoop) au-dessus duquel elles commencent tout juste à bâtir de premières applications Big Data (voir les exemples d'Orange, de la SNCF ou encore d'Auchan).
Il reste encore du chemin avant que des architectures permettant aux métiers d'accéder de façon autonome à l'ensemble des données pertinentes (données archivées, données de production en temps réel, sources externes) et de les analyser via des systèmes intelligents. Comme l'écrit GFI dans son document : « Parvenir à un tel scénario demandera des efforts et une certaine coopération pour sortir des KPI exprimés par des métiers distincts et des données stockées en silos. » Les entreprises semblent toutefois prêtes à consentir les investissements nécessaires : selon PAC, 56 % d'entre elles jugent que la donnée a déjà une importance critique pour leur activité. En se projetant à deux ans, la proportion monte même à 74 %.
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