Les scans du fossile Lucy rendus Open Source
Publié par Ariane Beky le | Mis à jour le
Des chercheurs partagent des fichiers tomodensitométriques des os de Lucy pour expliquer les causes présumées de sa mort il y a 3,18 millions d'années.
Des chercheurs de l'Université du Texas à Austin mettent à disposition des fichiers tomodensitométriques d'une partie du squelette de Lucy, le fossile d'australopithèque (Australopithecus afarensis) découvert en 1974 à Hadar, en Éthiopie. Ce squelette est le plus vieux et le plus complet, découvert à ce jour. Mais les causes du décès de Lucy sont toujours débattues au sein de la communauté scientifique.
L'été dernier, rappelle Ars Technica, l'équipe dirigée par le paléoanthropologue John Kappelman a expliqué dans la revue Nature conclure à une chute mortelle de Lucy, il y a 3,18 millions d'années. Les sceptiques sont nombreux. Pour leur permettre d'évaluer cette hypothèse « par eux-mêmes », l'équipe a décidé de mettre à disposition des tomodensitogrammes des os de Lucy (tibia, fémur, humérus et omoplate) analysés dans leur étude. L'initiative s'adresse à des scientifiques, des enseignants, des étudiants, ou encore des passionnés et des curieux.
Open Access, vraiment ?
Pour télécharger les fichiers, il est nécessaire d'en faire la demande sur le site du projet : elucy.org. Les publics autorisés peuvent réaliser une reproduction des os de Lucy avec une imprimante 3D. L'accord utilisateur du site indique que les fichiers téléchargés ne doivent pas être utilisés à des fins commerciales. Il stipule également que l'équipe d'elucy pourra demander « à l'avenir » ce qu'une personne a fait de ces fichiers.
Le choix des paléoanthropologues américains s'inscrit dans une démarche plus étendue d'accès ouvert aux publications scientifiques (un Open Access qui s'inspire de l'Open Source). En France, la loi pour une République Numérique du 7 octobre 2016 a consacré un nouveau « droit d'exploitation secondaire ». Ce droit permet aux chercheurs de publier librement leurs articles scientifiques dans un délai de six à douze mois.
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