Ce qui complique les décisions des architectes logiciels
Quels facteurs compliquent la prise de décision des architectes logiciels ? Une étude universitaire aborde le sujet.
Comment les architectes logiciels prennent-ils leurs décisions et qu'est-ce qui complique le processus ? Trois chercheurs des universités de Groningue (Pays-Bas) et de Canterbury (Nouvelle-Zélande) se sont penchés sur la question.
L'analyse qu'ils viennent de publier se fonde sur les réponses de 43 professionnels. Tous directement impliqués dans des prises de décisions au cours des deux années précédant le sondage.
Chaque participant a dû sélectionner deux de ses décisions. Une qu'il estimait avoir abouti à une issue favorable, l'autre à une issue défavorable. Il s'agissait ensuite d'en décrire les caractéristiques (durée, nombre de personnes impliquées, voies alternatives étudiées...). Puis, face à une liste de 22 « facteurs de complexité », de juger dans quelle mesure ils avaient effectivement rendu ces décisions plus difficiles.
En moyenne, une prise de décision nécessite 8 jours « effectifs » et s'étale sur une période de 35 jours. Elle se fonde sur cinq indicateurs de qualité. Trois personnes s'impliquent directement, sept indirectement. On envisage trois voies alternatives au début et on en étudie finalement deux dans la durée.
Quand les décisions s'imbriquent
Pour ce qui est de l'applicabilité des « facteurs de complexité » à leurs décisions, les sondés disposaient de cinq options : « tout à fait d'accord », « d'accord », « neutre », « pas d'accord » et « pas du tout d'accord ».
Le plus gros taux de réponses positives (69/86) va à « il fallait prendre en compte des dépendances envers d'autres décisions ». Les architectes manifestent aussi un net accord avec « la décision avait un impact business majeur » (60/86) et « la décision pouvait engendrer de sérieuses conséquences négatives » (59/86).
À l'inverse, ils sont nombreux en désaccord avec l'idée qu'une trop grande quantité de voies alternatives aurait compliqué leurs décisions (57/86). Même chose pour le trop grand nombre de personnes impliquées (49/86) et le manque d'expertise spécifique (46/86).
Que se passe-t-il si on attribue des valeurs de 1 à 5 aux différentes options de réponse (1 = « pas du tout d'accord » ; 5 = « tout à fait d'accord » ? On s'aperçoit qu'outre ceux susmentionnés, trois items ont une note inférieure à 3, signe que les architectes logiciels n'y perçoivent pas de réels « facteurs de complexité ». Il s'agit du manque d'expérience, du manque de connaissances spécifiques et d'un temps trop important disponible pour décider. Les chercheurs estiment qu'il faut voir dans ces résultats la conséquence d'une forte représentation de « seniors » (au moins 6 ans d'expérience).
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L'écart de perception entre juniors et seniors est net sur cinq « facteurs de complexité ». Les premiers se montrent plus gênés par les « recommandations contradictoires » et les décisions qui « nécessitent beaucoup de réflexion ». Les seconds mettent nettement plus l'accent sur la question des impacts business.
Photo d'illustration © Masson - Adobe Stock
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