Google, avec Motorola et ses alliés, veut contrer les brevets anti-Android
Publié par Pierre Mangin le | Mis à jour le
Avec le patrimoine de brevets de Motorola Mobility, Google et ses alliés se protégeront-ils des demandes de licences par Microsoft ou Apple visant les terminaux sous Android?
Dans les informations circulant autour de la prise de contrôle de Motorola Mobility (cf. article précédent: 'Google: acquisition record à 12,5 Mrds $ pour Motorola Mobility'), il était fait clairement état du nombre de brevets détenus par Motorola, ceux déjà déposés (17.000) et ceux en cours d'enregistrement (7.500).
Plusieurs experts interrogés ici et là confirment les craintes, justifiées, de Google et de ses alliés. Le développement de systèmes sous Android -smartphones, tablettes, notamment- expose à un risques majeur déjà vérifié, notamment par HTC et Samsung : l'objection de constructeurs ou d'éditeurs de logiciels pour violation de brevets -notamment Apple et Microsoft (cf. récent article: 'Android victime d'une campagne hostile')
De fait, deux cas de figure en découlent: soit le constructeur ou éditeur sous Android contre-argumente et paie une armée d'avocats pour soutenir sa cause souvent durant plusieurs années sans être sûr de gagner, soit il accepte de négocier un 'deal', c'est à dire le versement d'un montant global, la plupart du temps très élevé, ou bien un forfait par unité vendue.
C'est ainsi que, comme nous le rappelions il y a quelques mois (cf. article : 'Microsoft gagne toujours plus avec Android'), Microsoft commence à engranger des sommes colossales sur le dos d'Android.
Le cas de HTC est significatif. HTC a dû accepter une telle négociation avec Microsoft: il reverse 5 dollars pour chaque terminal Android revendu -un précédent fâcheux pour tous les industriels, fabricants ou éditeurs - à commencer par Google. Et, selon le Financial Times, Microsoft chercherait déjà à porter ce montant à 12,5 dollars auprès de certains autres constructeurs.
Le cas d'Apple est tout aussi édifiant: en lui donnant raison contre Samsung, un tribunal allemand a ouvert une brèche donnant prise au constructeur à la pomme sur toute l'Europe. Mais rien n'est gagné, car Apple aurait menti. Par ailleurs, Apple n'hésite pas à attaquer également Motorola (pour sa Xoom).
On comprend ainsi pourquoi Google et ses alliés cherchent à se doter d'un patrimoine de brevets, même si, selon certains juristes, cela peut ressembler à du bluff. Il faut faire quelque chose pour protéger, globalement, l'environnement Android.
Le patron de Google, Larry Page, a livré son explication de texte, sur le blog de la compagnie: «L'acquisition de Motorola va renforcer la compétition et enrichir le portefeuille de brevets de Google, ce qui nous permettra de mieux protéger Android contre les menaces anti-concurrentielles de Microsoft, d'Apple et d'autres compagnies. »
Comme le relève notre confrère ITespresso, c'est l'acquisition des 6000 brevets de Nortel par le consortium Rockstar (composé d'Apple, Microsoft, RIM, Sony, Ericsson et EMC) qui est visée ici.
Et rappelons qu'il y a quelques semaines, en juillet dernier, Google s'est positionné sur le rachat d'InterDigital, un spécialiste du sans-fil détenteur de brevets.