Les DSI connaissent mal leur parc informatique
Publié par Elise Pinsson le - mis à jour à
Selon l'étude de Jemm Research sur les infrastructures des SBF120, seul un quart des DSI ont une vision globale de leur parc informatique.
Quels sont les serveurs utilisés par les grands comptes? Comment les utilisent-ils? Quels sont les environnements de ces entreprises? Autant de questions posées par l'étude Infrastructure intelligente 2010, les serveurs, leurs rôles et leurs usages du cabinet d'analyses et de recherches stratégiques en informatique Jemm Research (JR). L'étude s'interroge donc sur les infrastructures des grands comptes entrés « dans une phase d'industrialisation de la virtualisation et des outils qui le permettent ».
En amont de l'étude déjà, le cabinet fait remarquer les difficultés rencontrées pour trouver le bon interlocuteur. Sur les 600 entreprises des entreprises contactées (majoritairement de plus 10 000 salariés), seules 30 ont accepté de jouer le jeu. Soit 5%. Très vite, la méconnaissance des DSI sur l'état de leur parc informatique, « toujours organisées en silo », est frappante, révèle le cabinet. A la question « combien de serveurs possède l'entreprise ?», les réponses imprécises du type « plusieurs milliers » sont légion. Selon Christophe Toulemonde, Directeur de JR, « la cartographie dynamique de ces entreprises rend plus compliquée la connaissance de leur parc ». Le statut de ces DSI, « prescriptrices » et non « décideuses » pose aussi problème.
Windows domine
Conclusion, « seul un quart des DSI ont une vision globale de leur parc informatique ». Ce que Jemm Research appelle « l'effet horizon ». « Jusqu'à mille serveurs, [les DSI] savent à peu près [ce que représente leur parc], rapporte Bertrand Garé, au-delà, cela devient très flou. »
Autres informations issues de l'étude, « les entreprises font le choix d'un environnement normalisé et transversal à tous les usages » et « la standardisation des environnements Windows et Unix » se banalisent.
Ainsi, il se confirme que la plate-forme de Microsoft domine. Ainsi, 60% des répondants utilisent Windows et plus de 50% Unix. Linux reste en retrait, avec néanmoins plus de 20% de présence.
Autre surprise, les DSI portent également leurs applications critiques sur les environnements de Microsoft. Windows occupe ainsi plus de 43% de l'ensemble des plates-formes contre plus de 33% pour Unix et 16,7% pour Linux. «L'importance des applications de messagerie et de développement peut en partie expliquer la part importante de la plate-forme Windows par rapport aux autres environnements», notent les auteurs de l'étude. L'OS/400 d'IBM occupe 3,33% et les autres systèmes comptent pour 6,7%.
Côté usages des serveurs, on retrouve surtout les serveurs d'applications métiers (environ 75%), de développement (70%), de messagerie (près de 70%) et de test (plus de 60%). Les serveurs d'applications en ligne et de données (DB et BI) sont en retrait à moins de 50%.
Une des compétences privilégiées : la maîtrise les nouvelles technologies
Dans cette logique, la rationalisation et l'externalisation des infrastructures des entreprises n'est pas encore effective, mais tendrait à le devenir, indique le cabinet. « Si elles n'en sont encore qu'au stade de la réflexion [pour la rationalisation.], le mode d'exploitation des data centers va changer », affirme Bertrand Garé. D'où le bouleversement dans la demande de compétences. « On recherche des gens capables de maîtriser les nouvelles technologies (cloud computing, virtualisation), plus des spécialistes d'un type de serveur. »
Aussi, l'obsession de ces entreprises porte, selon JR, sur la réduction des coûts; elles se placent, avant toute chose, dans la consolidation et dans la virtualisation de leurs outils. Pour autant, l'étude affirme que ces entreprises ne cherchent pas à réaliser d'économie sur le prix de leur serveur. Le rapport « prix/performances », «fiabilité/sécurité», prime.