M2ocity : « La télérelève est très proche du monde de l'IT »
Estimé à 20 milliards d'euros dans le monde à l'horizon 2020, le marché de la télérelève attire les convoitises. Si SFR et Suez Environnement l'ont bien compris en annonçant récemment leur entrée sur le secteur, Orange a pris de l'avance sur cette activité à travers son expertise dans le M2M (Machine to Machine).
L'opérateur historique a ainsi créé m2ocity en 2010 en partenariat avec Veolia Eau pour un démarrage commercial des services en 2011. « Nous sommes opérateur de télérelève, indique Pierre-Yves Senghor, directeur marketing de la coentreprise. Nous fournissons des solutions de communication pour objets communicants, comme les compteurs d'eau et de gaz, mais aussi tous les autres objets communicants. »
Notamment les capteurs qui permettent d'indiquer le niveau de remplissage des containers de récolte du verre ou du papier, de mesurer la température d'un local, de relever le taux de pollution d'une zone, de fournir des informations de trafic, de bruit, etc. Bref, ils participent à la construction des «?villes intelligentes?». En tout cas innovantes.
30 types d'objets communicants supportés
« Autant d'objets installés, raccordés au réseau de télérelève que l'on vend à tous les acteurs intéressés?: gestionnaires de bâtiments, services municipaux, entreprises, etc. Ils représentent 20% des compteurs », indique le responsable. Plus de 30 types d'objets communicants sont aujourd'hui supportés par l'opérateur.
Mais pour l'heure, le marché se concentre principalement sur les relevés d'eau et de gaz. Fin 2012, m2ocity avait connecté quelque 600.000 compteurs «?intelligents?» (notamment déployés au Havre, à Metz, Deauville. et dans 150 villes de la couronne parisienne). La moitié apportée par Veolia Eau qui les avait installés au fil du temps (la technologie de télérelève existe depuis 2003) à travers son activité de délégateur de service public pour la distribution de l'eau.
« Cela implique de concevoir l'infrastructure de communication qui va permettre d'écouter les objets communicants, et le système d'information centralisé pour collecter, traiter et superviser les données », explique Pierre-Yves Senghor.
Une infrastructure sans fil en propre, basée sur les fréquences publiques libres 169 MHz et 868 MHz. « La télérelève est très proche du monde de l'IT, car la masse de données transportée est énorme. On est à la frontière du big data. On allie les savoir-faire des 'utilities' et des télécoms à travers notre modèle unique au monde. »
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Une croissance annuelle à deux chiffres
Résultat, avec des télérelevés quasi horaires, m2ocity opère 15 millions de trames radio par jour à partir de ses 600.000 objets M2M. Et ce n'est qu'un début.
« En France, il y 1 million de compteurs d'eau en télérelevé tous acteurs confondus, soit 5% du parc. Donc il y a un fort potentiel », soutient le porte-parole de m2ocity. Même constat côté gaz avec 100.000 télérelevés aujourd'hui contre 11 millions à terme.
« Dans les trois prochaines années, nous devons raccorder 1 million de nouveaux objets communicants, poursuit Pierre-Yves Senghor qui y voit une perspective de croissance annuelle à deux chiffres. »
Car, au-delà des économies d'échelle apportées par la mutualisation des différents réseaux de collecte, la télérelève entend participer à l'optimisation de la gestion des ressources naturelles. À commencer par les détections de fuites (d'eau, de gaz.) dont pourra être informé en quasi temps réel le consommateur (par SMS, notamment). Autant de solutions recherchées par les villes face aux enjeux du développement durable.
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