Messageries : mobilisation contre le "protocole fantôme" au Royaume Uni
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Les éditeurs s'opposent à une proposition du GCHQ au Royaume Uni d'ajouter un participant "fantôme" à chaque conversation de groupe sur leur messagerie chiffrée.
47 signataires - des entreprises dont Apple, Google, Microsoft et WhatsApp ainsi que des ONG et des experts en sécurité- ont adressé une lettre ouverte au GCHQ pour défendre l'usage de leurs messageries chiffrées.
Elles reprochent au service de renseignements électroniques du gouvernement du Royaume-Uni. leur projet appelé "protocole fantôme".
De quoi s'agit-il ? En novembre dernier, de hauts responsables du GCHQ ont publié une série d'articles qui défendaient l'idée de pouvoir espionner les conversations sur les messageries chiffrées en ajoutant un participant "fantôme" à chaque conversation de groupe. Les participants à ces conversations ignoreraient donc la présence de ce mouchard.
Les signataires de la lettre ouverte dénoncent "une menace sérieuse pour la cybersécurité et
les droits fondamentaux de la personne, y compris la vie privée et la liberté d'expression."
Pour eux, "cette proposition d'ajouter un utilisateur » fantôme » dans les chats cryptés obligerait les fournisseurs à supprimer les notifications normales aux utilisateurs, de sorte qu'ils ne sauraient pas qu'un participant des services répressifs a été ajouté et pourrait voir le texte en clair de la conversation cryptée".
Dès lors, comment les usagers pourraient-ils encore avoir confiance dans une messagerie chiffrée censée protéger leur confidentialité ?
Ian Levy du National Cyber Security Center, l'un des auteurs de cette proposition controversée,
a réagi à cette lettre ouverte en assurant qu'il ne s'agissait que d'une "hypothèse" destinée à nourrir le débat.
Cette question de la confiance des utilisateurs est aussi une question de business. Propriétaire de Messenger, WhatsApp et Instagram, Facebook fait de l'usage de ses messageries un de ses axes de développement prioritaire.
« Dans quelques années, Messenger et WhatsApp deviendront les principales manières de communiquer sur Facebook », veut croire Mark Zuckerberg qui a entrepris la fusion technique des trois plateformes, en laissant aux utilisateurs la possibilité d'opter pour une conservation permanente.