Oracle va-t-il couper les vivres de Java EE ?
Publié par Ariane Beky le | Mis à jour le
Après son procès contre Google, Oracle limiterait discrètement ses efforts de financement et développement de Java, et surtout de Java EE. L'écosystème est dans l'expectative.
Après avoir perdu son procès contre Google à propos de l'utilisation d'API Java dans Android, Oracle limiterait peu à peu ses efforts de financement consacrés à Java. La technologie (plateforme et langage) est détenue par Oracle depuis le rachat en 2010 de Sun Microsystems. Pour Java Enterprise Edition (Java EE), les efforts de développement auraient même été gelés, rapporte Ars Technica.
Des employés d'Oracle qui travaillaient sur Java EE auraient été contraints de se consacrer à d'autres projets, et en auraient informé des développeurs tiers. Tous s'interrogent sur le devenir de la technologie utilisée par des « centaines de milliers d'applications » d'entreprise et Internet. Oracle qui a déjà sonné le glas ou cédé des projets Open Source tombés dans son escarcelle (OpenSolaris, OpenOffice), n'a pas précisé ses plans concernant Java EE. L'écosystème est dans l'expectative.
L'écosystème Java fragilisé ?
« Sans un investissement et un pilotage continus, chaque partie de l'écosystème Java risque de se fragiliser, même chose pour l'industrie IT mondiale » qui s'appuie sur cette technologie, a alerté un ancien spécialiste Java d'Oracle et actuel membre d'un collectif nommé Java EE Guardians. Ce groupe a lancé une pétition en ligne à l'attention des dirigeants d'Oracle.
Il s'agit d'amener l'éditeur à préciser comment l'entreprise entend préserver l'intérêt de Java, Java EE et l'écosystème. Et à livrer Java EE 8 dans les délais, le tout avec des fonctionnalités qui satisfont la communauté et l'industrie. Les pétitionnaires veulent aussi inciter l'entreprise américaine à coopérer davantage avec la communauté, ou à lui transférer la propriété de Java EE 8.
Il semble peu probable qu'Oracle opte pour cette dernière option, à l'heure où l'entreprise veut défendre en appel sa propriété intellectuelle face à Google.
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