Teams : l'UE adresse ses griefs à Microsoft pour abus de position dominante
Publié par Philippe Leroy le | Mis à jour le
L’UE ouvre une enquête sur les pratiques de Microsoft pour la commercialisation de Teams au sein de l’UE.
Après le temps de l’information, celui des griefs. Comme l’a révélé le Financial Times en mai dernier, la Commission européenne a informé Microsoft qu’il avait enfreint les règles de concurrence au sein de l’UE en liant Teams à ses suites bureautiques Office 365 et Microsoft 365.
Dans un communiqué, l’exécutif européen indique que « la Commission craint que Microsoft ait pu conférer à Teams un avantage en matière de distribution en ne laissant pas aux clients le choix d’acquérir ou non l’accès à ce dernier lorsqu’ils souscrivent à leurs applications de productivité SaaS. »
La Commission estime que « les limitations de l’interopérabilité entre les concurrents de Teams ont aggravé cette domination .»
La réponse de Microsoft jugée insuffisante par Bruxelles
Microsoft avait répondu aux reproches de l’UE en séparant Teams de ses suites bureautiques en Europe et en Suisse à compter du 1er octobre prochain. Une démarche qui n’a pas convaincu du côté de Bruxelles. « Ces changements sont insuffisants pour répondre à ses préoccupations et que Microsoft doit apporter davantage de modifications à son comportement pour rétablir la concurrence. » indique la Commission.
Si aucune durée légale n’est prévue pour ce type d’enquête, la communication des griefs ne présume pas pour autant une condamnation de l’éditeur de Windows.
Cependant, si l’UE conclut à sa culpabilité, Microsoft s’expose à une amende pouvant atteindre jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires annuel mondial ou à une injonction de mettre fin à l’infraction.
« S’il se confirme, le comportement de Microsoft serait illégal au regard de nos règles de concurrence. Microsoft a à présent la possibilité de dissiper nos craintes. » indique Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence.
La plainte date de 2020, lorsque Slack, désormais propriété de Salesforce, avait déclaré que Microsoft abusait de sa position dominante pour étouffer la concurrence en ajoutant Teams à Office 365 sans frais supplémentaires, une décision prise en 2017.