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A l’heure où, en Europe, certains opérateurs envisagent de bloquer les publicités pour obliger Google à un meilleur partage des revenus, certains acteurs passent à l’acte. Notamment l’allemand Eyeo. L’éditeur du fameux bloqueur de publicité Adblock Plus a décidé d’élargir son offre. Jusqu’à présent proposé sous forme d’un plugin, Adblock Plus se mue en navigateur complet.

Pour le moment, Adblock Browser for Android est proposé en version bêta depuis cette page Google+. Le navigateur fonctionne comme le plugin déjà disponible mais de manière mieux intégré dans l’expérience de navigation. Placé sous licence open source (GPLv3), Adblock Browser est basé sur Firefox. Eyeo a choisi de s’appuyer sur les travaux open source de la fondation Mozilla, pour laquelle plusieurs de ses collaborateurs avaient contribué avant de s’associer autour d’Adblock Plus.

Offrir une alternative viable au plugin

Aucun ajout de fonctionnalité majeure n’est prévu pendant la phase bêta, qui servira à améliorer la sécurité et la stabilité du logiciel. Il s’agira surtout d’offrir une alternative viable à l’actuel plugin Adblock Plus pour Android, souligne ITespresso.fr. Celui-ci a été supprimé du Play Store d’Android il y a plus d’un an pour « interférence avec un autre produit ou service ». Par ailleurs, le plugin bloque uniquement les publicités HTTP (connexion non sécurisée). Or, les communications chiffrées se multiplient. Deux problèmes que l’éditeur entend résoudre avec son navigateur anti-pub.

Parmi les premiers bugs constatés, l’un deux concerne l’affichage et l’activation des listes de filtres. Lesquelles sont justement au coeur du débat actuel avec les éditeurs et annonceurs. La justice allemande a dernièrement été interpellée à cet égard, plus particulièrement au sujet des listes blanches établies par Eyeo pour laisser passer certaines réclames. Dans le cadre d’un procès à Hambourg contre les groupes médias Zeit Online et Handelsblatt, l’éditeur a assuré que 90 % des sites figurant sur ces listes étaient ajoutés « sans aucune contrepartie », car leurs publicités répondent à un certain nombre de critères permettant de les considérer comme « non gênantes ». Et d’ajouter que les 10 % restants sont des entreprises qui « perdraient énormément de revenus si elles étaient en liste noire » (comprendre Amazon, Google ou encore Microsoft). La Cour régionale de Hambourg a consacré la légalité d’Adblock Plus, considérant que les internautes devaient garder le contrôle de ce qui s’affiche sur leurs écrans. Une décision qui pourrait faire jurisprudence.

Des publicités light

Pour être considérée « non intrusive », une publicité doit, selon la nomenclature officielle d’Eyeo, ne contenir que des éléments statiques (préférentiellement limités à du texte), ne masquer aucun contenu, ne pas interrompre le flux de lecture, ne pas forcer au défilement et être clairement présentée comme telle. Selon la ligne officielle d’Eyeo, « Adblock Plus est soutenu à 100 % par ses utilisateurs, n’a pas de liste d’entreprises jouissant d’un traitement préférentiel [et] ne demande pas aux sociétés de payer pour afficher des publicités ». Il restera maintenant à vérifier si Google se montrera plus ouvert à la version navigateur d’Adblock Plus qu’à son plugin.


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