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Alfonso Castro : «Le Cloud de Microsoft est hétérogène par essence»

Si Microsoft reste loin derrière le leader VMware, l’entreprise n’en marque pas moins des points sur le marché de la virtualisation et du cloud. Redmond vient notamment d’annoncer que ses services cloud venaient de franchir le million d’utilisateurs professionnels en France. Avec quelques belles références comme Euronews, Monoprix, Taxis bleus, GFI, Cegid… A l’échelle mondiale, Microsoft revendique 40 millions d’utilisateurs entreprise et 11 millions issus du monde de l’éducation de ses online services (Office Web Apps, Hosted Exchange, Live@Edu, et, prochainement, Office 365), nous rappelle ITespresso.fr.

Une stratégie qui passe, bien sûr par un développement technologique adhoc, mais aussi par l’ouverture et des partenariats ciblés. « On a commencé en novembre 2006 avec Novell, rappelle Alfonso Castro, directeur de la stratégie Interopérabilité pour Microsoft France, qu’on a étendu à Red Hat en février 2009 et, en juillet 2009, on a fourni les sources pour que les distributions Linux fonctionnent sur Hyper-V. »

Et de rappeler que si l’offre de cloud public Windows Azure ne supporte pas Linux, elle intègre les technologies open source TomCat, Ruby, Python, PHP, Java, MySQL et Eclipse. « L’objectif pour Microsoft est de s’ouvrir mais en bétonnant sur ce qu’on sait faire », justifie Alfonso Castro qui y ajoute la récente «libération» des licences IronPython et IronRuby en open source (Apache V2) offrant les versions .Net des langages de programmation à la communauté du libre. Nous pourrions ajouter le PHP sur Windows et le plugin PHP dans Visual Studio, le support du format ODF sur Office… « Nous ajoutons du concret et ne sommes pas prêts de nous arrêter. » Pour en suivre les développements, Alfonso Castro invite à se rendre sur le site Interoperabilitybridges.com.

Une ouverture qui séduit les partenaires

Un esprit d’ouverture qui, après une période de scepticisme sur la nouvelle stratégie, séduit les partenaires. L’accord avec Cloud.com en est un exemple concret. L’accord prévoit que les utilisateurs d’OpenStack de Cloud.com pourront créer un cloud privé ou public mixant technologies Microsoft et open source. « Nous voulions que Hyper-V puisse supporter OpenStack, confie Monsieur interopérabilité. Que le cloud Microsoft soit opéré par Microsoft ou par un tiers n’est pas important, ce qui compte c’est qu’il soit hétérogène par essence. »

Ce qu’a bien compris Prosodie, notamment. Début octobre, l’infogéreur lançait Flecs, une nouvelle offre de cloud privé mutualisé basée sur Hyper-V pour la virtualisation des serveurs, tant pour l’axe front office que l’infrastructure d’information. « Nous avons considéré Microsoft car nous avons l’habitude de travailler avec, que nous apprécions la clarté de la roadmap et entretenons un bon relationnel, confie Jean-François Teissier, directeur marketing de Prosodie. Ensuite, pour les technologies complètement ouvertes avec le support de PHP, MySQL, Java. C’est important voire indispensable car dans les domaines du Front Office, beaucoup d’applications tournent dans des environnements open source, notamment bâtis sur PHP. »

Certes, l’offre s’adresse plutôt aux nouveaux clients ou besoins. Il en faudra effectivement un peu plus pour détourner un client qui a développé son historique sous VMware. « Mais il faut être clair : objectivement, Microsoft commence à avoir une vraie solution concurrente avec une véritable roadmap et des outil d’administration de qualité [System Center, NDLR] qui nous permet d’amener nos clients vers les technologies Microsoft », affirme le porte-parole de Prosodie.

L’open source est un élément important face à VMware

L’entreprise envisage d’ailleurs l’avenir avec Redmond. « Nous réfléchissons à un Flecs public pour pouvoir faire tourner certaines applications sur Azure, ce qui implique que Microsoft mette en oeuvre les outils de monitoring et une parfaite transparence pour les clients. » Car même si les grands comptes privilégient aujourd’hui le cloud privé, le dynamisme des IBM, Google et Microsoft, notamment autour des offres de messagerie hébergée, les poussent à s’intéresser au cloud mutualisé. Notamment pour les portails. « Le cloud est une autre manière de délivrer du service mais pour nous cela reste le même métier », résume Jean-François Teissier.

L’ouverture s’avère donc payante dans la stratégie de Redmond. Ce que confirme Alfonso Castro : « L’open source est un élément important face à VMware même s’il n’est pas le seul. Aujourd’hui on a le produit face à VMware et la stratégie d’ouverture peut nous permettre d’accélérer notre présence auprès des clients. »

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