Après son siège de Sunnyvale (Californie) et un bâtiment à Toronto (Ontario, Canada), AMD cherche à nouveau à se séparer d’une partie de son patrimoine immobilier afin de financer l’opérationnel.
L’agence Reuters a confirmé le projet d’AMD, le challenger historique d’Intel sur les semiconducteurs et les processeurs pour PC, de vendre dans les prochains mois son campus d’Austin, au Texas.
Le fondeur, principalement recentré par la force des choses et du marché sur le design de processeurs, compte bien en tirer entre 150 et 200 millions de dollars, profitant d’un climat économique et immobilier qui semble plus favorable dans cette partie du monde.
AMD souffre, comme le rappellent douloureusement ses résultats financiers (lire « AMD n’est pas à vendre… mais s’interroge sur son avenir »). Certes il n’est pas le seul, Intel a également enregistré un net recul de ses résultats (lire « Intel voit son bénéfice net chuter de 14 % »). Mais la surface financière et le patrimoine industriel du géant des semiconducteurs n’a rien de comparable…
Tous deux souffrent en particulier de la concurrence des tablettes et smartphones, dont les technologies – nous citerons les processeurs ARM – leur échappent et qui grignotent une large part du marché des PC.
Un marché dont AMD est très dépendant : les processeurs x86 pour PC représentent 85% de ses revenus. Pour la première année depuis 2001, le marché du PC aura décliné cette année. Sans oublier que le marché chinois ne progresse que lentement, et que l’économie européenne souffre…
Alors AMD réduit sa voilure, licencie une partie significative de ses effectifs, et continue de céder une partie de son patrimoine immobilier. Rory Read, CEO d’AMD, conserve pourtant l’espoir d’un retour de flamme, à commencer par un Thanksgiving qui aux États-Unis aurait semblé plus favorable aux PC et pourrait se prolonger avec des PC sous le sapin… même si tablettes et smartphones ont emporté la mise.
La vente d’actifs, qui se traduit par une entrée en cash, semble être une démarche incontournable. Le cash du groupe a reculé à 1,48 milliard de dollars au cours du dernier trimestre. Or les analystes estiment que le besoin en cash (fonds de roulement) du groupe est de 1,5 milliard.
Le cumul de la réduction des effectifs (jusqu’à 30% !) et des charges devrait abaisser ce seuil. Rory Read l’estime aujourd’hui à 1,1 milliard de dollars, mais les maitres de la finance sont souvent longs à la détente et la pression pèse sur le groupe.
150 à 200 millions de dollars issus de la vente du campus d’Austin pourraient représenter un bulle d’oxygène bienvenue pour AMD, à condition que le marché se reprenne, que la stratégie d’investissement dans les cerveaux par un recrutement ciblé, que nous évoquons régulièrement sur Silicon.fr, porte ses fruits, et que la greffe du design ARM dans les serveurs initiée par le groupe donne rapidement des fruits juteux…
Beaucoup de ‘si’ pour un avenir qui demeure incertain !
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