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Andrew Bartram (Ruckus Wireless) : « Le Wifi 802.11u vient en complément de la 3G »

Membre de la Wifi Alliance depuis 2010, le constructeur de solutions Wifi Ruckus Wireless en constitue aujourd’hui l’un des piliers pour le déploiement des nouvelles générations de réseaux sans fil. « La Wifi Alliance a choisi des bornes Ruckus pour tester l’interopérabilité du 802.11u, avance Andrew Bartram, directeur Commercial France, Benelux et Afrique du Nord pour le constructeur. Nos produits sont considérés comme benchmark, nous en sommes fiers. »

Il y a de quoi. D’autant que ce choix de l’association assure à Ruckus une compatibilité avec tous les matériels certifiés et commercialisés. Rappelons que la Wifi Alliance se donne pour mission de vérifier et certifier l’interopérabilité des produits avec les normes wifi définies elles par l’IETF (Internet Engineering Task Force). Ce qui assure une parfaite compatibilité des points d’accès avec les terminaux et entre eux.

Si les hotspot de Ruckus ont été retenus comme référence pour le 802.11u, c’est notamment parce que le constructeur maîtrise de bout en bout son offre technologique. « Chez Ruckus, nous développons toute la borne y compris la carte mère, ce qui facilite l’implémentation de futures évolutions, souligne le responsable commercial. Le client n’est pas toujours prêt à changer de borne à chaque nouvelle génération ou évolution de norme. »

Un composant critique des réseaux mobiles

Actuellement, l’organisation teste les compatibilités du 802.11u pour les hotspot 2.0. Un programme baptisés Passpoint auquel s’est donc associé Ruckus. Le 802.11u s’appuie sur les capacités du 802.11n (qui permet des bandes passantes de 300 Mbit/s et, à terme, 600 Mbit/s) et même du 802.11g. Il s’agit avant tout d’une implémentation logicielle qui permet aux hotspot de mieux « dialoguer » avec les smartphones et tablettes. L’objectif final étant de permettre au terminal mobile de choisir automatiquement, et en toute transparence pour l’utilisateur, le meilleur réseau de communication à exploiter. Autrement dit, détecter les hotspot 2.0 et s’y connecter sans intervention humaine, comme s’est aujourd’hui le cas avec les réseaux cellulaires.

« Cette technologie va avoir un impact profond sur notre industrie, renforçant encore la popularité, l’adoption et la croissance du Wifi en tant que composant critique des réseaux d’opérateurs », poursuit Andrew Bartram. Le wifi offload, qui consiste à détourner une part du trafic de données sur un réseau filaire, pourrait en effet s’inscrire comme une partie de la solution à la saturation des réseaux mobiles à laquelle sont confrontés les opérateurs. Avec l’automatisation des connexions, le 802.11u ne pourra qu’accélérer le déploiement de ce nouveau canal de trafic.

Ruckus a commencé à vendre des solutions wifi pour les opérateurs. C’est notamment le sens de l’accord passé avec Nokia Siemens qui va équiper de wifi ses antennes radio. Et le potentiel commercial s’avère prometteur. « Enormément d’opérateur s’intéressent à utiliser le wifi notamment parce que l’exploitation du spectre ne nécessite pas de licence, donc il est rapide à déployer. C’est dans ce sens que le wifi u a été pensé. »

La voix sur Wifi

De plus, les opérateurs mobiles qui ne souhaitent pas supporter directement un réseau wifi pourront s’appuyer sur des opérateurs wifi, plutôt locaux, donc. Notamment dans les zones peu habitées et où l’opérateur est absent. D’autant que le wifi supporte parfaitement la voix à partir d’un client SIP (ou une technologie comme Skype). « Nous avons fait des tests sur un réseau maillé [réseaux de plusieurs hotspot wifi, NDLR] où une seule borne wifi était connectée au réseau 3G. Ces tests ont été validés par les opérateurs », assure le porte-parole de Ruckus.

La gamme SmartCell multiradio du constructeur américain entend particulièrement répondre aux besoins des opérateurs. Notamment le modèle 8800 qui intègre 3G, 4G, Wifi et gère le transports des cellules au réseau de l’opérateur (backhaul) sur la fréquence des 5 MHz. Une solution qui a été retenue par Telefonica UK, opérateur du réseau O2 en Angleterre, pour couvrir les récents JO de Londres, visiblement avec succès. Mais aussi en Inde et au Japon avec des déploiements respectifs de 50 000 et 150 000 bornes Wifi.

Pour Andrew Bartram, « le Wifi ne vient pas en concurrence de la 3G mais en complément, il s’agit d’un changement stratégique des opérateurs, notamment là où la 3G ne peut pas être déployée ». Le responsable n’est pas en mesure de nous renseigner sur la stratégie des opérateurs en France qui tendent notamment à s’appuyer sur les box des abonnés pour construire leur réseau Wifi. « En France, les opérateurs adoptent différentes stratégies notamment de construction de réseaux avec des tiers, concède notre interlocuteur. Je ne serai pas étonné de voir des accords entre opérateurs wifi et opérateurs mobiles. » Le Wifi u, future option différenciant des forfaits mobiles ?


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