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Dans le domaine de l’IT, il est toujours rare d’atteindre l’âge vénérable de 20 ans. Certains parleront de sacerdoce, d’autres de chance, toujours est-il que l’aventure d’Antemeta est un peu un mélange des deux. Elle a commencé en 1995 à l’initiative de Stéphane Blanc, ancien broker de solutions Bull et Control Data, qui a parié sur l’offre de stockage HP, Storageworks. Antemeta a alors commencé une longue lune de miel avec le constructeur californien, relation qui s’est étiolée en 2008. Antemeta a alors sillonné la Silicon Valley pour dénicher un autre fournisseur de stockage : 3Par, qui quelques années plus tard a été rachetée par… HP. Depuis, Antemeta est un partenaire important sur les baies 3Par, mais a diversifié ses partenariats notamment avec Dell, « un accord qui est en légère croissance chaque année », explique Stéphane Blanc qui élude la question des conséquences du rapprochement entre Dell et EMC. Sur la technologie flash, il a misé depuis 3 ans sur Pure Storage.

A 20 ans, l’intégrateur affiche une bonne santé, 54 millions d’euros de chiffre d’affaires sur 2015 en croissance de 20% sur un an avec 1 000 clients, 600 baies de stockage déployées. Un effectif qui a grossi pour atteindre près de 180 personnes, surtout dans les 4 dernières années avec le développement des services managés et du Cloud. Ce dernier est en plein boom (+45% sur un an) avec des revenus évalués à 5,7 millions d’euros. Stéphane Blanc est pragmatique sur ce sujet : « aujourd’hui les clients sont dans une démarche complétement hybride. Nous ne sommes plus dans le remplacement des solutions de stockage à isopérimètre, mais les clients demandent quels sont les choses qu’ils peuvent mettre chez Antemeta et ce qu’ils doivent garder. Le Cloud tire le on-premise ».

Parier sur les tendances et le Cloud

Et la suite ? Samuel Bertholier, CTO d’Antemeta, explique les différents axes de travail de l’intégrateur. « Ils s’articulent autour de 3 directions : la recherche, les études et le développement », souligne le dirigeant. Sur le premier point, la firme cherche les tendances et teste les nouvelles technologies pour les intégrer dans ses solutions. « Nous avons par exemple testé OpenStack (Grizzly à l’époque) pour élaborer notre Cloud, mais nous nous sommes aperçus que la plateforme n’était pas assez mature en terme de SLA et que cela nécessitait trop d’investissements en développement pour nous », explique Samuel Bertholier. Pour le Cloud, la société a misé sur une architecture VMware, mais sans basculer sur vCloud Air. « Nous utilisons aussi un peu d’Azure et de Numergy », complète-t-il. Si OpenStack n’a pas eu les faveurs d’Antemeta, Scality a été rapidement intégré à l’offre de l’intégrateur : « nous avons testé et qualifié la solution qui est une bonne approche pour le stockage objet. Notre solution de partage de fichiers Arcabox repose sur Scality en gérant actuellement 200 millions de fichiers ».

Sur le plan des développements, Antemeta travaille pour aller au-delà de la connaissance des données clients sur le stockage. Il dispose déjà d’une expertise avec Vision qui est reconnu sur les environnements 3Par, mais « nous devons aller maintenant vers le Cloud », assure Samuel Bertholier. Pour l’instant à l’état de projet, les équipes recherchent le partenaire pour réaliser cette vision étendue. Sur la partie études, Antemeta a travaillé depuis quelques années à gérer la croissance technique, c’est-à-dire à gérer la manière d’architecturer un Cloud capable de supporter des mises à l’échelle : « actuellement nous disposons de 2 000 à 3 000 machines, 10 baies de stockage dont 70% de la capacité est constituée de flash pour un total de 3 Po avec des liens fibres », précise le CTO. Antemeta dispose de deux datacenters, un dans ses locaux dans les Yvelines et un chez Telecity.

Du DevOps, de la sécurité et du middleware

Toujours dans la R&D, Antemeta a créé une cellule DevOps en recrutant deux jeunes développeurs. Ils ont pour mission, dans les 12 à 18 prochains mois, de travailler sur l’accélération du provisionning. « L’ambition est de gagner entre 80 et 90% sur le provisionning de VM, de bases de données, de silos, etc. en automatisant les tâches, pour ensuite l’intégrer dans nos services et auprès de nos clients », promet le CTO. Quid des conteneurs ? « C’est une technologie pour les silos applicatifs, mais pas pour le IaaS. Nous ne fermons pas la porte à Docker, car nous allons travailler bientôt sur le middleware (Oracle, MySQL, etc) et, dans ce cadre-là, nous évaluerons des technologies de ce type », analyse-t-il.

Autre orientation, la sécurité avec le recrutement depuis un mois d’un CISO (Chief Information Security Officer ou RSSI) en la personne de Thierry Floriani, ancien RSSI de Numergy où il a notamment monté le SOC (Security Operations Center). Une indication pour un futur SOC chez Antemeta ? « C’est encore un peu tôt pour en parler », murmure Stéphane Blanc. En tout cas, la sécurité est un axe de travail important pour les services managés et qui va s’appuyer sur la partie réseau, « nous venons de valider le choix de NSX (virtualisation du réseau) de VMware pour proposer plus facilement du firewall ». Des offres de load balancing sont aussi attendues sur NSX. Cette activité réseau est nouvelle pour Antemeta, qui prévoit déjà un chiffre d’affaires de 1 à 1,5 millions d’euros sur ce segment. L’intégrateur spécialisé dans le stockage s’offre de nouvelles ambitions pour devenir un intégrateur au portefeuille plus complet.

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Avec ArcAbox, Antemeta à l’assaut du stockage Cloud pour entreprise

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