L'Arcep conforte Orange et Bouygues Telecom sur la voie de la 5G
Les deux opérateurs ont obtenu l'autorisation pour lancer, cette année, des expérimentations techniques sur la 5G, entre 3,6 et 3,8 GHz.
« Sans attendre [.] l'attribution des fréquences 5G, l'Arcep souhaite permettre rapidement aux acteurs qui en feraient la demande de pouvoir réaliser des pilotes ».
Le régulateur des télécoms avait fait cette annonce en juin dernier, à l'heure de communiquer la synthèse d'une consultation publique destinée à identifier et à caractériser l'évolution des besoins d'accès au spectre hertzien.
Bouygues Telecom et Orange viennent d'obtenir une réponse positive à leurs demandes respectivement adressées par des courriers du 26 octobre et du 20 décembre 2017.
Le premier a l'autorisation de mener, du 1er mai au 30 septembre 2018, des expérimentations techniques entre 3,645 et 3,745 GHz, sur deux sites à Bordeaux et un à Mérignac. Il peut également mettre en oeuvre des tests à Lyon-Villeurbanne, avec une date limite fixée au 30 septembre 2020.
Le second pourra expérimenter, pendant un an à compter du 1er juin 2018, la 5G sur 30 sites à Lille et 48 à Douai, dans la bande de 3,6 à 3,7 GHz.
Ces autorisations sont délivrées « sans garantie de non brouillage [sic] et sur une base de non interférence [sic] vis-à-vis des autres utilisateurs des fréquences ». L'Anfr (Agence nationale des fréquences) doit encore donner son accord pour la mise en place des réseaux concernés.
Fibre et beamforming
Du côté d'Orange, on vise une commercialisation à l'horizon 2020, quand arriveront les premiers terminaux compatibles.
L'opérateur a quatre partenaires industriels clés pour amorcer, cette année, sa phase pilote : Nokia, Ericsson, Cisco et Kathrein. Il mise sur les 700 MHz pour assurer la couverture à l'intérieur des bâtiments et sur la bande de 3,4 à 3,8 GHz pour augmenter les capacités de débit.
Les 26 GHz, perçus comme un levier de prolongement de la fibre optique en desserte de boucle locale, seront mis à l'épreuve en Roumanie avec Samsung. Cisco mettra à contribution sa plate-forme de virtualisation 4G/5G pour la convergence des réseaux fixes et mobiles.
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Bouygues Telecom avait démontré le potentiel de la 5G lors de ses derniers Innovation days, organisés en périphérie de Paris, au Technopôle de Meudon-la-Forêt. Une station radio Ericsson avait permis d'obtenir, sur deux récepteurs simulant des terminaux mobiles, un débit agrégé de plus de 20 Gbit/s avec une latence de l'ordre de 3 ms.
La démonstration avait mis en lumière une capacité propre à la 5G : le beamforming, c'est-à-dire la possibilité de focaliser, par le biais de sous-antennes, un faisceau radio en direction de chaque terminal.
SFR vise pour sa part un palier « intermédiaire » en 2019, avec la « 4G Pro », qui dépassera le Gbit/s par l'agrégation de 5 bandes de fréquences : le 1 800 MHz (20 MHz de largeur), le 2 100 MHz (15 MHz), le 2 600 MHz (15 MHz) et deux porteuses de 15 MHz à 3500 MHz.
En toile de fond, la « stratégie nationale » que la France compte établir d'ici à fin juin, sur la base d'une consultation publique récemment achevée.
Crédit photo : Huawei
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