Un recul de 1,8 %. A périmètre constant, le chiffre d’affaires d’Atos s’est contracté au troisième trimestre, à 2,1 milliards d’euros. Le ratio prises de commandes sur chiffre d’affaires, qui donne une indication sur l’activité future de la SSII, n’atteint que 85 %, contre 106 % au premier semestre.
Le groupe anticipe toutefois une remontée de son ratio prises de commandes sur facturation et confirme ses objectifs annuels, dont une marge opérationnelle autour de 7,5 % du chiffre d’affaires.
Toutes les activités sont en repli : infogérance, intégration, conseil et même les services transactionnels, traditionnel moteur de l’activité d’Atos. Cette ligne est, il est vrai, plombée par le BPO (Business Process Outsourcing, externalisation des processus d’affaires) tandis les activités autour des paiements restent en croissance.
Comme nous le signalions déjà en juillet dernier (Lire : Atos, une SSII de moins en moins française), la France n’est plus que le 4e marché d’Atos, avec 11 % du chiffre d’affaires réalisé dans l’Hexagone sur les trois mois. Avec le rachat de Siemens IT Solutions and Services (en juillet 2011), le profil du groupe a changé : il réalise désormais 20 % de son activité en Allemagne.
Le recul de la filiale française est aussi dû à ses difficultés intrinsèques. Désormais dirigée par Jean-Marie Simon, un homme du sérail, l’entité française est en pleine restructuration. Sur leurs sites Web respectifs, la CFDT et la CGT parlent de licenciements abusifs. Selon un responsable CFDT, les 17 sites de l’entreprise dans l’Hexagone sont concernés, avec à chaque fois quelques licenciements. Les salariés de Toulouse et Grenoble se sont récemment mobilisés pour dénoncer ces pratiques
Pour l’instant, Jean-Marie Simon n’a pas encore présenté son plan de restructuration des activités hexagonales, un plan attendu pour le 5 novembre à l’occasion d’un comité de groupe. Un retard que le responsable CFDT que nous avons interrogé pense lié à l’échec du groupe dans le rachat d’Euriware, la filiale IT d’Areva devant filer chez Capgemini. « Jean-Marie Simon digère cet échec, explique-t-il. Le climat social qui règne chez Atos en France a peut être joué dans cette déconvenue. La motivation des salariés est au plus bas, ce qui rejaillit sur l’activité. »
Au troisième trimestre, Atos n’a réalisé que 238 millions de chiffres d’affaires dans l’Hexagone, en chute de 8,2 % sur un an. Le gadin est creusé par l’infogérance, pourtant un habituel facteur de stabilité dans l’activité d’Atos France, qui perd 9,4 % en un an.
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