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Borland se recentre sur l’ALM, le cycle de vie du développement

« Nous avons pris la décision de nous séparer de notre activité de développement, mais on se refuse à les abandonner. Alors nous avons créé une nouvelle marque, une spin-off en quelque sorte. »

Bruno de Combiens, responsable produits marketing de Borland France, évoque la création de CodeGear, filiale à 100 % du groupe, qui regroupe désormais les IDE (Integrated Development Environment) de l’éditeur – Delphi, C++ Builder et JBuilder ? marquant la fin d’une longue histoire, débutée en 1982, dans les langages puis les outils de développement.

Borland évoquait depuis le début de l’année son intention de céder ses produits de développement, mais n’aurait donc pas trouvé de repreneur répondant à ses attentes. Pourquoi abandonner cette activité historique qui a fait la réputation de l’éditeur ?

« La phase de développement est essentielle, et nous ne l’avons pas supprimée de notre vision, mais nous changeons cette vision qui n’est plus accés sur le code. La modélisation et la gestion devenaient accessoires, mais se focaliser sur le source n’est pas la bonne démarche. »

« Les problèmes de qualité, de productivité et de coût n’incombent pas au code, qui ne représente que 7 % des erreurs. 83 % des erreurs proviennent d’avant le code. C’est pourquoi nous nous focalisons sur la réflexion et les démarches. Et Borland n’a plus les moyens de maintenir deux lignes de produits ! Mais nous continuerons à servir les développeurs avec Eclipse et Visual Studio. »

Le choix de Borland de se recentrer sur l’ALM est donc stratégique à deux titres : il répond à une attente du marché pour disposer d’outils de gestion du développement ; mais aussi à un objectif économique réfléchi, l’ALM (Application Lifecycle Management) représente un marché à part entière et l’essentiel des revenus de l’éditeur, avec une croissance interne de l’ordre de 91 %.

« C’est un pari que nous sommes en train de gagner. Le marché murit, l’offre va se resserrer, IBM et Eclipse sur Java, Microsoft avec .NET et Visual Studio. Les autres acteurs occupent une place de deuxième rang, et surtout tous ces acteurs ont la même démarche d’équipement individuel. »

La démarche de Borland est d’aller au-delà de cette dimension individuelle, au-delà de la tache ou du silo, et d’être transversal. « Le transfert d’information est source de gains de productivité. Nous allons coupler les attentes et faire travailler ensemble pour partager les informations. C’est l’ALM 2.0…, après l’individu, nous assurons le collaboratif. »

Avec cette approche, nul doute que Borland va rapidement évoluer vers les services web. Même s’il semble prématuré d’évoquer cette stratégie sur ce marché qui est encore en phase de mûrissement?

« La demande est d’apporter du contrôle sur le processus de développement. Les entreprises n’ont aucune idée de l’état de l’application et il est difficile de faire un bilan. Dans 20 % des cas il intervient même difficilement en fin de processus ! »

Pour reprendre le contrôle, Borland a identifié trois domaines :

– la qualité, en implémentant des indicateurs ;

– la gestion des besoins et des exigences du logiciel, en s’alignant sur le métier et ses contraintes techniques et en vérifiant l’adéquation du livrable, en fournissant des indicateurs de pilotage ;

– l’investissement, s’est-on focalisé sur le bon projet, sur la gestion des ressources humaines et d’exploitation ?

Quelle sera dans ces conditions l’évolution des produits de Borland ?

« Nous nous reposons sur les plates-formes d’infrastructures Java et Visual Studio, qui représentent des socles standards. Nous ne produisons plus de solution d’intégration, puisque l’intégration est rendue plus homogène via le cycle de développement. Mais les couches évoluent et nous continuerons d’apporter notre contribution, comme c’est le cas sur EMF, Eclipse Module Framework. »

« Notre volonté reste d’apporter de la valeur, avec de nouvelles réponses et de nouvelles fonctionnalités, mais aussi en gérant le changement?«

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