Les abonnés de téléphonie mobile ne se seraient pas mobilisés dimanche dernier pour suivre l’appel au boycott des SMS lancé par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir. Au contraire. L’UFC voulait marquer les esprits (et les opérateurs) avec ce « coup » afin de protester contre le prix des SMS qu’elle juge prohibitif.
Mais le résultat ne serait pas du tout à la hauteur des espérances. Du moins, si on prend pour argent comptant les commentaires des opérateurs. Selon Orange, premier opérateur français, le boycott a été sans effet sur le trafic. Pire, plus de 10 millions de SMS auraient été émis depuis son réseau, soit 5% de plus que le dimanche précédent. 400.000 de plus, a précisé l’opérateur. Même tonalité de la part de SFR. « Cet appel au boycott n’a eu aucun impact et le volume de SMS échangé a été identique à un dimanche classique », explique-t-on chez l’opérateur. Tous ces chiffres méritent néanmoins d’être vérifiés et validés. Au siège de l’association, on déclare ne pas être surpris par ces observations. « Seuls les opérateurs disposent de chiffres, il est donc quasi impossible de vérifier leurs commentaires », explique Alain Bazot, président de l’association. Des commentaires d’opérateurs qui doivent être pris avec des pincettes: « De notre côté, certaines sources bien informées évoquent une baisse du trafic de 20% chez un opérateur ce dimanche. Mais pour valider ce chiffre, nous allons mener une étude indépendante afin de connaître l’impact exact de notre appel au boycott », poursuit Alain Bazot. Pourtant, l’UFC Que Choisir mobilise l’opinion depuis de longs mois sur ce problème des prix des SMS. L’association estime que les opérateurs réalisent des marges de 80% sur ce produit vendu (hors forfait) environ 0,15 euro. Estimant que le SMS est commercialisé « au prix du caviar », l’association réclame un tarif de 0,05 euro. Ce qui laisserait une marge confortable de 47% aux opérateurs. Des évaluations évidemment contestées par ces derniers. Orange a ainsi révélé que chaque SMS lui avait coûté en moyenne en 2003 7,5 à 8 centimes d’euros hors taxes, soulignant que l’UFC ne prend pas en compte les frais techniques et marketing. Un prix « confirmé par aucun analyste », rétorque l’association. Baisse de trafic ou pas, l’UFC va poursuivre son offensive contre les opérateurs afin de ramener les SMS à un « prix de marché ». Et de rappeler que le Premier ministre en personne a demandé aux opérateurs de revoir leurs tarifs.
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