Alors que François Fillon s’était rendu au CES début janvier pour conforter son image de technophile amateur d’objets connectés (cf le 4ème volet de mes carnets de campagne), le leader du mouvement « En Marche ! » s’est fait le chantre de la transformation numérique à la tribune de l’ESA, une école de commerce beyrouthine, l’équivalent de notre HEC.
Ceux qui, comme moi, le connaissent bien, pour l’avoir côtoyé ces dernières années, ne seront pas surpris de voir Emmanuel Macron faire du numérique son crédo, encore moins les lecteurs du chapitre IV, consacré à « la grande Transformation », de Révolution, son livre programmatique :
« Le numérique n’est pas un secteur économique : c’est une transformation en profondeur de nos économies, de nos sociétés, de nos systèmes politiques. Il décloisonne en ouvrant des possibles aux individus et cloisonne en recréant des clans, des cercles fermés. C’est une organisation profondément décentralisée où chacun peut jouer un rôle et reprend du pouvoir. La multitude reprend forme car chacun peut avoir sa place. »
On se souviendra que c’est lui qui avait organisé à la présidence, en octobre 2013, alors qu’il venait d’être nommé secrétaire général adjoint de l’Elysée, un « déjeuner numérique » qui avait permis de sensibiliser François Hollande à ces questions, ce qui n’est pas rien.
J’en étais ressorti plein d’espoir, car il nous avait donné l’opportunité de présenter au Président le projet de la transformation numérique de la France comme une nécessité vitale à concrétiser de manière urgente.
C’est avec lui, qui avait su trouver par l’inclusion du numérique une nouvelle perspective et un véritable sens, que j’ai pu participer à la relance du programme « industrie du futur », condamné par la vision archaïque de l’industrie et des services d’Arnaud Montebourg, son prédécesseur à la tête du ministère de l’Economie, de l’industrie et du numérique.
Dans ces mêmes fonctions, Emmanuel Macron a su mobiliser les équipes du Syntec Numérique sur les différents volets numériques du projet de loi Noé sur les « nouvelles opportunités économiques » que ce soit dans le champ de l’industrie, celui de la santé ou encore de l’indispensable modernisation de l’Etat.
C’est, enfin, suite à sa saisine par Emmanuel Macron et Axelle Lemaire en mars 2016, que le Conseil National du Numérique, dont je suis le vice-président, doit d’avoir pu travailler sur la transformation numérique des PME et formuler dés l’été un certain nombre de propositions pratiques qu’il ne reste plus qu’à mettre en œuvre.
Avec cet historique et la compréhension qu’il a pu manifester des enjeux de la transformation numérique de notre pays alors qu’il était aux affaires, on ne peut que regretter de ne pas voir de traduction explicite dans ses discours et ses écrits des sujets qu’il portait quand il était au gouvernement, Aucun projet aligné sur nos expériences passées communes, pas de stratégie définie, ni d’agenda.
Emmanuel Macron gagnerait à présenter concrètement sa vision de la transformation numérique de la société : il a une base d’appui solide dans laquelle il pourrait puiser et dispose d’atouts évidents pour réussir.
Il est étonnant qu’il laisse Benoît Hamon s’approprier ces sujets. Le vainqueur de la primaire citoyenne a compris le parti qu’il pouvait en tirer en insistant sur leur connotation négative dans l’opinion publique (suppression d’emplois à court terme, pseudo déshumanisation…). Emmanuel
Je veux croire que le ralliement de Mounir Mahjoubi (en photo ci-dessus), qui vient de démissionner de la présidence du CNNum pour travailler aux côtés d’Emmanuel Macron, redonnera des couleurs à la campagne qui manque toujours autant de projets d’actions numériques d’envergure, comme si l’idée de transformation numérique du pays et de son économie pétrifiait les candidats !
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