Charles Schulz : « Nous développons une version en ligne de LibreOffice »

On peut donc s’attendre à une version en ligne de LibreOffice à la manière d’un Google Docs ?
Oui ce qui me donne l’occasion d’annoncer le projet LOOL, LibreOffice OnLine. Une version web de LibreOffice, qui intègre le développement d’une interface web, d’un composant serveur et des fonctionnalités collaboratives. LOOL permettra à tous d’accéder via Internet à la suite bureautique, depuis n’importe quel terminal et système d’exploitation utilisés : PC, mobiles, tablettes, sous Microsoft, Linux et Mac. A la différence de Google Docs, nous retrouveront, en ligne, l’interface de LibreOffice à l’identique en full HTML5. Plutôt à la manière de Microsoft Office 365, donc. En revanche, nous fournissons le logiciel mais laissons le soin à qui veut d’héberger et déployer la solution.

Comment fonctionne la fondation ?
La fondation nous sert avant tout de colonne verticale, pas de l’Alpha et l’Omega de la communauté. C’est un outil de sanctuarisation pour gérer les problématique de marques, nom de domaines, etc. C’est très important sinon on entre dans des problématiques absurdes et dommageables. Juridiquement, nous essayons de créer une fondation de droit allemand dans laquelle nous donnons aux adhérent un vrai pouvoir juridique pour gérer localement ou par thématique les développements. On ne veut pas être Mozilla avec des centaines de membres mais plutôt comme la fondation Gnome avec 10 personnes. Mais les nouveaux contributeurs sont toujours bienvenus. Pas particulièrement pour coder mais de gens pour nettoyer le wiki par exemple, mais aussi pour rédiger la documentation, assure le support, le marketing…

Quel est le modèle économique de LibreOffice ?
Nous recevons des contributions en nature (matérielles notamment) des entreprises et organisations gouvernementales. Et nous fonctionnons sur la base du sponsoring, ce qui donne droit d’entrer au conseil consultatif.

Quelles sont les nouveautés à attendre à l’avenir en termes de fonctionnalités ?
Nous sommes plus sur une problématique de produit classique avec des releases fixées jusqu’en 2013. Outre le portage de LibreOffice en version mobile sur Android et iOS, nous exprimons d’intenses besoins de moduler et alléger, de moderniser la solution. Le projet iXion par exemple vise la réécriture du moteur du tableur de manière plus modulaire avec une interface avancée de manière à le rendre plus performant que Excel.

Qu’est-ce qui freine les entreprises à l’adoption des suites libres ?
Les habitudes et la peur de l’inconnu essentiellement. Et l’attachement du SI de l’entreprise à Sharepoint qui rassure. Mais on voit un grand mouvement de fond, notamment vers Google Docs.