A. Bar-Lev, CheckPoint : « les botnets envahissent les entreprises »
Le président de CheckPoint, un des principaux acteurs du firewall et des appliances de sécurité, se penche sur l'évolution des menaces de sécurité pesant sur les entreprises. Avec en premier lieu, une sophistication des réseaux d'ordinateurs zombies (ou botnets), explique Amnon Bar-Lev.
CheckPoint reste un des acteurs majeurs de la sécurité en entreprise. Lors de son dernier trimestre fiscal, clos fin septembre 2013, l'éditeur a enregistré un chiffre d'affaires de 344,1 millions de dollars, en progression de 4 % sur un an, pour un bénéfice net de près de 160 millions (+ 5 % en un an). Ce qui fait de cet acteur majeur des firewall et des appliances de sécurité une société très rentable. Amnon Bar-Lev, le président de cet éditeur fondé en 1993 en Israël, se dit « satisfaits de ces résultats », notamment « eu égard au contexte économique mondial difficile ». Et se penche sur les évolutions du marché de la sécurité et des menaces pesant sur les entreprises.
Quelles sont les grandes tendances que vous observez dans le domaine de la sécurité informatique ?
Amnon Bar-Lev : S'il n'y avait qu'une seule tendance à retenir, je soulignerais le renforcement des botnets. Notre rapport de sécurité 2013 faisait état, sur 900 entreprises analysées, du fait que 63 % d'entre elles étaient infectées par des bots, ce qui est un résultat conséquent.
Plusieurs raisons expliquent ce renforcement. Tout d'abord, les techniques des botnets sont de plus en plus sophistiquées (social engineering, attaques Zero Day.) et les conséquences de ces infections sont de plus en plus fortes, notamment en ce qui concerne le rançonnage et les attaques DDOS.
Autre tendance qui émerge et qui ne concerne pas les attaques en elles-mêmes, mais les cibles de ces attaques : de plus en plus de petites entreprises sont la cible des pirates informatiques. Elles sont aujourd'hui quasiment autant, si ce n'est plus, vulnérables que les grandes entreprises.
La France est l'un de vos principaux pays clients à l'extérieur d'Israël et des Etats-Unis. Comment évoluent votre activité dans l'Hexagone ?
La tendance en France s'inscrit dans la tendance d'évolution du CA global de CheckPoint. Elle est donc globalement positive. Notre gamme s'est étoffée pour répondre aux besoins de tous les types d'entreprises, quelle que soit leur taille. Nous adressons aujourd'hui toutes les entreprises, des plus petites TPE aux plus grands groupes. Pour vous donner un exemple, nous avons un rapport de 1 à 1000 entre nos plus petits et nos plus gros produits.
Quelles opportunités voyez-vous pour 2014 et en quoi Check Point Software a son mot à dire dans les registres du Cloud, de la mobilité et du Big Data, les trois principaux vecteurs de croissance des marchés IT depuis 2011 ?
En effet, le Cloud nous offre une double opportunité : celle de proposer des produits en mode SaaS - ce qui est déjà le cas par exemple avec Threat Cloud et qui se développera avec d'autres solutions courant 2014 - et celle de sécuriser le Cloud de nos clients en leur apportant le même niveau de sécurité dans le Cloud que dans les datacenters, en rendant l'administration de la sécurité aussi flexible et élastique qu'est le Cloud et en sécurisant les données en plus de l'infrastructure avec, par exemple, notre solution Document Security.
La mobilité est également une vraie opportunité qui s'amplifie chaque année avec le BYOD et le mélange de plus en plus flou des données personnelles et professionnelles dans l'entreprise. Pour cela, nous proposons par exemple « Mobile Enterprise », une solution de sécurité dédiée aux smartphones qui créée des containers de sécurité entre les données personnelles et professionnelles et qui permet ainsi d'assurer la sécurité des données professionnelles sans exclure un usage personnel des terminaux.
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Enfin, le Big Data présente une double opportunité : avec la concentration du volume des informations, nous pouvons mieux analyser les menaces et donc être plus efficaces pour lutter contre celles-ci. Par ailleurs, le Big Data nous permet de sécuriser les données grâce au DLP (Data Loss Prevention ou prévention de perte de données, NDLR), au chiffrement, etc.
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