Prière de tirer, sous deux ans, un trait sur les PC d’origine étrangère. C’est, dans les grandes lignes, le message que Pékin aurait passé la semaine dernière aux agences gouvernementales et aux entreprises d’État. L’exigence de souveraineté engloberait aussi les logiciels. Mais pas certains composants tels que les processeurs. Il serait question de l’étendre par après aux gouvernements des provinces, avec le même délai de mise en conformité. Et de maintenir les exceptions qui existent notamment pour les organismes de cybersécurité*.
Dans l’absolu, ce discours n’a rien de nouveau. Il se précise néanmoins, à l’heure où des fournisseurs locaux percent sur des segments-clés du marché IT (Inspur sur les serveurs, Huawei sur le réseau, Lenovo sur la partie client…). Et que des éditeurs nationaux, en tête desquels Standard Software, avancent dans le développement d’OS alternatifs.
Fin 2019, il avait déjà été question de telles consignes. Avec, en toile de fond, le placement de plusieurs entreprises chinoises – dont Huawei – sur la « liste noire » des États-Unis. On évoquait alors un délai de trois ans pour remplacer une flotte estimée entre 20 et 30 millions de PC.
Dans ses démarches, la Chine a, en particulier, un bras armé, créé en 2016 au sein de l’association nationale de normalisation de l’industrie électronique. L’an dernier, on lui a confié la tâche d’établir une liste blanche de fournisseurs locaux dans des domaines critiques allant du cloud aux semi-conducteurs.
* Des exceptions alimentées par des coentreprises que des acteurs comme Apple, AWS, HP et Microsoft ont montées sur place avec des entités à capitaux chinois.
Photo d’illustration © ilikestudio – Shutterstock
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