Reposant jusqu’à récemment sur une informatique très distribuée, le groupe Sodexo (18 Md€ de CA, 428 000 personnes dans le monde) a mis sur pied une DSI groupe en 2008. « Nous avons dès le début adopté une approche Cloud », précise un responsable de ce service, qui s’exprimait lors de l’AWS Summit, la manifestation organisée par l’activité Cloud d’Amazon le 13 mai à Paris (Lire notre article : offensive du géant du Cloud sur la DSI). Le modèle est simple : créer un prestataire de Cloud offrant ses services aux ‘clients’ internes, ces derniers étant libre de consommer ou pas lesdits services. Sans engagement de durée. « Dès 2010, notre modèle était autoporté, autrement dit auto-financé ».
Au départ le modèle mis en place est à 100 % orienté vers le Cloud privé, via des infrastructures hébergées dans deux datacenters (Paris et Buffalo, aux Etats-Unis). « Mais assez vite, nous avons pris le virage du Cloud public appelé à prendre le relais du Cloud privé, au moins sur certains services », poursuit le responsable. Les profits réalisés avec les services de Cloud privés ont ainsi été réinvestis dans la construction de services basés sur le Cloud public d’AWS. « Le Cloud public est un marché qui se stabilise, qui entre dans une forme de maturité, assure Nicolas Malaval, responsable Cloud chez Sodexo, lui aussi présent lors de l’atelier organisé sur l’AWS Summit. Il nous permet aussi d’adresser des besoins que l’on ne couvrait pas jusqu’à présent, notamment sur la plaque asiatique ».
Le Cloud public est notamment indiqué pour le développement, les petites applications ou les applications web, tandis que Sodexo continue à privilégier ses propres infrastructures pour les applications critiques, gourmandes en ressources, nécessitant des interfaces importantes avec d’autres systèmes ou associées à des contraintes de licensing fortes (comme avec Microsoft, où la transition vers le Cloud public nécessite un contrat de type Software Assurance). Objectif de Sodexo : parvenir à une répartition équilibrée entre public et privé d’ici à trois ans.
En ajoutant le Cloud public d’Amazon à son offre, la DSI de Sodexo s’est trouvée confrontée à de nouvelles problématiques, comme la nécessité de disposer de compétences spécialisées AWS ou le fait de se frotter à des principes de sécurité différents de ceux qui prévalent dans le Cloud privé. « Mais nous avons aussi eu quelques bonnes surprises, comme la faible résistance des utilisateurs au Cloud public, les baisses de tarifs régulières qui renforcent l’attractivité de notre offre ou encore la facilité de prise en main de la plate-forme. »
L’arrivée de ces nouveaux services, baptisés SmartVirtu@l, repositionne la DSI groupe comme un broker de Cloud, proposant ses offres aux équipes applicatives via un portail unique de self-service. Sur AWS, l’entreprise dispose d’un VPC (Cloud privé virtuel) relié à son annuaire ActiveDirectory. L’ensemble des services – sur les infrastructures dédiées ou publiques – est opéré par LinkByNet, dont les équipes sont chargées de gérer la complexité des infrastructures ; la petite équipe interne à Sodexo (9 personnes) se concentrant sur les aspects stratégiques et de facturation.
La DSI groupe affirme gérer 50 000 éléments de facturation chaque mois. Que les services qu’ils commandent proviennent du Cloud privé ou public, les utilisateurs reçoivent une facture unique. La DSI groupe appliquant une marge sur la base des services AWS, « afin de financer ses investissements et ses services à valeur ajoutée (adaptation des SLA, sauvegarde dans ses propres datacenters, etc.) ».
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