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Coup de théâtre? Oracle met 5,1 milliards sur PeopleSoft !

Décidément, tout s’agite dans l’univers des géants du logiciel. Et cela se chiffre en milliards… Ce vendredi 6 juin, 16H: la rumeur qui circule depuis quelques heures enfle pour devenir information officielle. Le turbulent patron d’Oracle, Larry Ellison, vient d’annoncer qu’il met 5,1 milliards sur la table pour prendre le contrôle de Peoplesoft -lequel entame tout juste une OPA amicale sur JD Edwards! Oracle, dont on sait qu’il dispose d’un véritable trésor de guerre (4 milliards de ‘cash flow’ ou capacité d’autofinancement), se dit prêt à offrir 16 dollars par action, jusqu’à hauteur de 5,1 milliards de dollars! C’est un bonus de 5,9% sur la dernière cotation de Peoplesoft, ce 5 juin (15,11 dollars) Il est vrai également qu’Oracle a le vent en poupe ces jours-ci: les chiffres de son 4è trimestre seraient meilleurs que prévu. Credit Suisse First Boston, qui conseille Oracle pour cette opération, aurait déjà fourni un crédit relais pour un montant non révélé.

Objectif n°1: bloquer la fusion Peoplesoft-JD Edwards? Ce 4 juin, PeopleSoft venait tout juste d’officialiser son offre publique d’achat de JD Edwards, pour 1,5 milliard de dollars. Oracle se réserve de contrer cette OPA amicale, qui pourrait donc se trouver bloquée, ce qui laisserait JD Edwards à la rue… Le numéro un des logiciels de bases de données lancera l’OPA ce lundi 9 juin. Mais il est clair que l’opération sera soumise à l’aval des autorités anti-trust. Car en 4 jours, c’est un pan majeur de l’industrie du logiciel qui est redistribué et potentiellement reconcentré. Oracle soutient déjà que cette acquisition augmentera le gain par action dès le premier trimestre de la fusion. L’éditeur escompte, en outre, des réductions de coûts « substantielles » et y voit un risque « minimal » de contraction du ‘business’. L’OPA d’Oracle sur PeopleSoft? et contre SAP

Derrière l’OPA se cache la volonté d’Oracle de faire face au leader des solutions de gestion, SAP, qui contrôle 54% de ce marché. La tentative de prise de contrôle de PeopleSoft est donc à resituer sur un marché qui reste encore instable, et que certains mouvements technologiques, comme l’émergence de Linux, peut encore modifier en profondeur.

Il faut donc rechercher dans l’OPA d’Oracle une volonté de conforter sa position sur un domaine, les progiciels de gestion, sur lequel la firme n’a jamais réussi à vraiment s’affirmer, par opposition aux bases de données. Mais l’OPA s’annonce cependant difficile. En réponse, le titre PeopleSoft a gagné plus de 20% à Wall Street, au cours de la séance de vendredi, ce qui a placé la valeur de l’action à plus de 18,50 dollars, nettement supérieure à l’offre d’Oracle, qui quant à lui a cédé du terrain. Quelle limite Larry Ellison a-t-il fixé à son opération ? Oracle serait-il prêt à porter son offre à plus de 20 euros l’action PeopleSoft ? C’est peu probable. Oracle affiche une santé financière qui peut lui permettre de réussir son opération, mais les actionnaires du groupe ne lui apporteront sans doute pas leur caution si elle tourne à la surenchère. Lors d’une conférence téléphonique, Larry Ellison aurait déclaré que son offre à 16 dollars constituait « un juste prix« . Par ailleurs, le bouillant patron d’Oracle s’est déclaré « très intéressé » par J.D. Edwards. Si l’OPA sur PeopleSoft tournait à la surenchère, Oracle pourrait se retourner vers J.D. Edwards, et ainsi mettre fin au projet de PeopleSoft tout en avalant un morceau peut-être plus à sa portée. En tous cas, en lançant son OPA, Oracle a modifié les cartes sur le projet de rachat de J.D. Edwards par PeopleSoft. Oracle se trouve aujourd’hui dans une situation proche de celle de Microsoft. Les leaders présentent toujours une cible à contrer, et sont sensibles aux chutes de leurs parts de marché. Et sur le marché des progiciels de gestion, la position d’Oracle n’est pas celle d’un leader. Oracle qui éprouve donc le besoin de se renforcer. La phase de concentration du marché de l’informatique est en marche. Larry Ellison l’avait affirmé il y a quelques semaines, mais aux vues des événements de ces dernières heures, son discours prend aujourd’hui un éclairage inattendu. Yves Grandmontagne

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