La souveraineté numérique, mise à mal par la crise énergétique ? En Allemagne, la GDA, association référente du secteur des datacenters s’inquiète de cette éventualité. Son postulat : avec la hausse des coûts de l’électricité, les investissements pourraient basculer vers d’autres pays.
France Datacenter, son homologue dans l’Hexagone, a aussi manifesté cette crainte. « C’est […] l’attractivité de la France qui est en jeu pour l’hébergement de données, clame-t-elle, le datacenter étant vecteur de souveraineté […] ».
L’énergie représente actuellement environ 30 % des coûts de fonctionnement des datacenters, avance l’association française. Et compte tenu des perspectives actuelles, on pourrait, sous quelques mois, passer à 50 %, assure-t-elle. Un seuil que le voisin allemand a déjà relevé chez certains adhérents.
Brandissant en parallèle le renchérissement du prix des matières premières, France Datacenter appelle à l’instauration d’un bouclier tarifaire sur l’électricité pour toutes les entreprises. Et à augmenter, pour 2023, le volume de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique) au-delà de son plafond actuel de 120 TWh.
La même question se pose outre-Rhin, à l’heure où l’État ébauche un mécanisme de bouclier tarifaire. La GDA fait remarquer que le projet de loi ne tient pas compte du caractère énergivore des datacenters ; alors même que cela leur vaut un régime différencié dans d’autres textes, en tête desquels une autre loi en préparation : celle sur l’efficacité énergétique.
Ce « régime différencié », France Datacenter aimerait notamment qu’il prenne, pour les datacenters les plus critiques, la forme d’une qualification OIV (opérateur d’importance vitale). L’association en avait fait part, entre autres, dans ses propositions pour la présidentielle. Le sujet de l’environnement figurait en tête.
Début octobre, en marge de l’annonce du plan de sobriété énergétique du Gouvernement, France Datacenter avait évoqué ses leviers de mobilisation. Parmi eux, limiter le recours à la climatisation. Un passage de 21 à 23 °C est susceptible de diminuer la consommation d’énergie de l’ordre de 7 à 10 %, considère l’association.
La GDA s’intéresse aussi à l’idée de relever les températures. Autre grand axe qu’elle explore : le recours aux fluides pour le refroidissement. En toile de fond, la volonté de Berlin que les nouveaux datacenters soient neutres en carbone à l’horizon 2027.
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