Après avoir évoqué la responsabilité partagée qu’implique une stratégie de cybersécurité et déclaré son intention de légiférer, Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne en charge de la stratégie numérique, a réaffirmé lundi 26 novembre son soutien à la recherche dans le domaine.
Le coût mondial du cybercrime est estimé à plus de 750 milliards d’euros par an. Pour tenter d’endiguer le phénomène, l’exécutif européen consacre 350 millions d’euros à la recherche sur la cybersécurité au titre du 7e programme-cadre de recherche de l’UE (2007-2013).
Dans le cadre du prochain budget (2014-2020), 400 millions d’euros seront dédiés à la recherche européenne sur les technologies clés génériques, dont les solutions de cybersécurité et de confidentialité des données, qui constituent une priorité de la politique industrielle européenne.
Parallèlement, une somme de 450 millions d’euros sera allouée à la thématique de recherche « sociétés sécurisées », qui inclut un volet cybersécurité.
Dans ce contexte, la Commission européenne contribue à la mise en oeuvre du projet Syssec (Systems Security) de réseau européen d’excellence (NoE). Ce réseau de spécialistes, chercheurs et universitaires a pour principal objectif de développer des solutions destinées à identifier les menaces et les vulnérabilités, et donner aux victimes potentielles les moyens de se défendre avant que les attaques ne se concrétisent.
Alors que Syssec privilégie une approche globale de la cybersécurité, un autre réseau composé d’industriels et de centres de recherche, Nessos (NoE on Engineering Secure Future Internet Software Services and Systems), se concentre sur la promotion de la conception et du développement de logiciels et systèmes sécurisés.
Dans le même esprit, les chercheurs réunis au sein du projet SecureChange ont développé une méthodologie, des techniques et des outils permettant de tester les nouvelles briques d’un logiciel, et maintenir la sécurité et l’intégrité du système dans son ensemble.
Enfin, les industriels et chercheurs réunis au sein du projet Aniketos veulent fournir aux professionnels une méthode, des outils et services, qui constituent un socle solide au développement de services multiples et sécurisés.
Dans le domaine des systèmes embarqués et de l’Internet des objets, le projet Tecom (Trusted Embedded Computing) cherche à adapter des technologies développées pour les ordinateurs personnels à d’autres terminaux, des smartphones aux compteurs électriques intelligents.
L’informatique en nuage n’est pas en reste. Le projet européen de recherche TClouds (Trustworthy Clouds), qui compte Technikon, IBM Research, Philips, Sirrix et l’Université d’Oxford parmi ses partenaires, travaille au développement de prototypes d’infrastructure cloud avancée offrant un niveau renforcé de sécurité et résistance aux attaques.
Enfin, dans le chiffrement de données, le projet Ecrypt-II (European Network of Excellence in Cryptology II) rassemble une trentaine d’entreprises et de labos de recherche, dont Orange Labs (ex-France Télécom R&D) et l’École normale supérieure. Tous travaillent à l’élaboration d’algorithmes plus solides pour la signature numérique.
Ces projets influenceront la stratégie européenne pour la cybersécurité que présentera prochainement Neelie Kroes.
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