À l’horizon 2024, finies les puces made in China ? Dell se serait fixé cet objectif. Et aurait demandé à ses fournisseurs d’accompagner le mouvement afin qu’il englobe d’autres types de composants.
Par « made in China », il semble falloir entendre autant les technologies fournies par des acteurs chinois que celles produites sur place par des sociétés étrangères.
Ne serait-ce que de par les difficultés actuelles sur la chaîne d’approvisionnement, la démarche n’est pas une surprise. Son timing l’est davantage. Il reflète un autre élément : la montée des tensions entre Washington et Pékin.
Les semi-conducteurs ont leur place dans cette guerre ouverte. Témoin un paquet législatif promulgué en août dernier est dont le texte appelé CHIPS Act* est le « gros morceau ». Il comprend, entre autres dispositions, des restrictions sur le financement d’établissements d’enseignement supérieur qui auraient des contacts avec les instituts Confucius. Et le conditionnement de certaines subventions fédérales à la non-extension des activités en Chine.
Quelques semaines plus tard, l’administration Biden durcissait la réglementation sur les exportations technologiques. Les sociétés américaines ont, en particulier, interdiction d’exporter vers la Chine tout outillage qui pourrait aider à fabriquer des semi-conducteurs. En parallèle, les personnes physiques et les personnes morales n’ont plus l’autorisation de fournir du support aux fabricants de semi-conducteurs dans ce même pays. La base légale est la même que celle que l’administration Trump avait utilisée contre Huawei.
HP aussi aurait commencé à étudier, auprès de ses fournisseurs, la possibilité de déplacer production et assemblage hors de Chine. Comme Dell, il avait déploré, après un an de pandémie, la difficulté à se procurer en premier les écrans et les puces associées.
* L’Europe aussi a son « Chips Act », en cours d’élaboration. Un projet annexe de recommandation appelle les États membres à collaborer pour mieux caractériser la supply chain des semi-conducteurs. Cela implique, pêle-mêle, la mise en place d’un mécanisme de surveillance, la priorisation de certaines catégories de produits en cas de crise ou encore le concours de la Commission européenne en tant que centrale d’achats publics.
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