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Dell signe un accord avec Microsoft, pour des brevets qui s’appliqueraient à Android et ChromeOS

Dell et Microsoft viennent d’annoncer la signature d’un accord permettant au constructeur texan d’utiliser certains des brevets de la firme de Redmond, lesquels concerneraient les systèmes d’exploitation Android et Chrome OS.

« Notre accord avec Dell montre ce qui peut être accompli lorsque des sociétés partagent de la propriété intellectuelle. Nous travaillons en partenariat avec les fabricants et les fournisseurs de technologies depuis de nombreuses années, afin de céder des accords de licence, plutôt que d’opter pour des stratégies de litige. »

Ce ton sarcastique est l’œuvre dHoracio Gutierrez, vice-président et avocat général adjoint de l’lnnovation and Intellectual Property Group chez Microsoft. On ne peut manquer de remarquer la pique lancée à Apple, en procès avec Samsung, alors que dans le même temps Microsoft fait discrètement payer tous les concepteurs de terminaux mobiles Android et Chrome OS.

Dell soutire le droit de produire les Xbox

La réaction de Dell, au travers de la voix de Neil Hand, vice-président End User Computing Products de la société, est pour sa part croustillante :

« L’annonce d’aujourd’hui s’inscrit dans notre culture de collaboration visant à apporter de nouvelles technologies sur le marché. La relation entre Dell et Microsoft permet d’aider Dell à offrir choix et flexibilité aux clients en recherche de la meilleure technologie pour répondre à leurs besoins. »

Le message est clair : si Dell veut proposer des offres Android et Chrome OS, il n’a d’autre choix que de payer sa dîme à Microsoft. Toutefois, l’accord signé entre les deux firmes permettra à Dell de produire des consoles de jeux Xbox. C’est toujours ça de pris.

Constructeurs : par ici la monnaie

La stratégie de Microsoft pourrait se résumer de la sorte : tous ceux qui proposent autre chose que Windows devront passer à la caisse. Chose valable surtout pour Android et Chrome OS, deux produits soutenus par Google.

Voici les signatures opérées dans ce domaine :

  • 2014 : Dell et Voxx Electronics ;
  • 2013 : Hon Hai (Foxconn) et Nikon ;
  • 2012 : Aluratek, Coby Electronics, Eins, Hoeft & Wessel, LG, Pegatron et Sharp ;
  • 2011 : Acer, Compal Electronics, Quanta Computers et Wistron.

Petits et grands, tous y ont droit. Et pour des brevets dont la teneur n’est pas connue publiquement, les ‘partenaires’ signant ces accords de licence devant rester muets à ce sujet. Combien de temps Google laissera-t-il encore durer ce petit jeu ?

Des brevets… mais quels brevets ?

Au fil des mois, il est apparu que les brevets touchant Android pourraient être liés à des éléments de l’interface utilisateur. Chose peu probable, les constructeurs pouvant facilement corriger ces points, plutôt que payer des droits sur chaque terminal vendu. Les fonctions de synchronisation seraient concernées, ce qui semble une explication plus juste.

Concernant Chrome OS (et Android), l’utilisation du système de fichiers FAT32 pourrait être en cause. Un vieux serpent de mer, puisque l’implémentation actuelle du support FAT32 dans le noyau Linux n’est plus couverte par des brevets Microsoft. Mais les constructeurs le savent-ils ? Et surtout, s’en soucient-ils vraiment ?

La réalité est que les constructeurs de terminaux Android et Chrome OS ne peuvent se passer de Microsoft, leurs gammes Windows constituant encore une large part de leur chiffre d’affaires. Dans ce contexte, mieux vaut donc soudoyer la firme que de se la mettre à dos.


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