Départ de Philippe Germond, d-ga d’Alcatel

Philippe Germond aurait mal digéré la prolongation annoncée de Serge Tchuruk à la présidence du groupe. D’autres points de mésentente perduraient

Le torchon brûle au plus haut niveau d’Alcatel. Selon

les Echos, le directeur général adjoint de l’équipementier, numéro deux du groupe, est sur le point de quitter son poste. L’information vient d’être confirmée par Alcatel. « Je regrette la décision de Philippe Germond. Je tiens à le remercier de la contribution importante qu’il a apportée à l’entreprise. Au cours de ces deux dernières années, il a activement participé au redressement d’Alcatel », a déclaré Serge Tchuruk, p-dg de l’entreprise, cité dans le communiqué. Ce départ surprise s’expliquerait par les modifications de gouvernance voulues par le p-dg, Serge Tchuruk (cf. notre article). Ce dernier, qui ne veut pas lâcher la barre de la présidence, va demander, en mai, à l’assemblée des actionnaires de repousser l’âge limite du président jusqu’à l’assemblée générale qui suit l’exercice en cours. Traduction, Serge Tchuruk souhaite garder les commandes jusqu’en 2008, année où il aura 71 ans. Un mini coup d’Etat orchestré par le p-dg? Cela n’aurait pas été du goût de Philippe Germond qui s’attendait à une proche passation de pouvoir. Cette modification aurait eu pour lui le goût amer du désaveu. Parmi les points de désaccord entre les deux hommes, le quotidien Les Echos évoque également le sujet sensible du rapprochement entre Alcatel et Thales (lire notre encadré ci-après). Déjà, des nouveaux noms de numéro deux circulent. La presse évoque Grégoire Olivier, patron de Sagem. Philippe Germond, 48 ans, avait rejoint Alcatel en tant que directeur général adjoint le 1er janvier 2003. Auparavant, il a occupé les fonctions de p-dg du groupe Cegetel et de Vivendi Universal Net, où il fut un proche de Jean-Marie Messier. Le scénario d’un rapprochement entre Thales et Alcatel se précise

Alors que « le couple » Thales Alcatel semble se préciser, celui concernant une fusion Thales/EADS piétine sur fond de désaccords franco-allemands. L’équipementier en télécommunications Alcatel n’est pas satisfait de sa position dans Thales, dont il détient 9,1%, et pourrait monter dans le capital de ce groupe d’électronique professionnelle en lui apportant son activité satellites Serge Tchuruk n’a jamais caché qu’il souhaitait faire évoluer sa relation avec Thales, estimant que le niveau actuel de sa participation

« était trop ou pas assez ». L’Etat qui détient 31,3% de Thales, pourrait en profiter pour s’alléger, faisant ainsi d’Alcatel le premier actionnaire du groupe. Par ailleurs, Thales obtiendrait à cette occasion le feu vert d’Alcatel à son projet de rapprochement avec la Direction des Constructions Navales (DCN) qu’il concocte depuis l’automne dernier, première étape d’un mouvement plus large de restructuration du secteur en Europe, souhaité par Paris et Berlin. Le scénario d’un rapprochement avec Alcatel permettrait à Thales d’échapper au géant européen de l’aéronautique et de défense EADS. Mais pour le groupe Lagardère qui détient 15% d’EADS et exprime, en vertu des statuts d’EADS, la position des intérêts français dans le groupe, « tout est encore ouvert ».