crédit photo © Deutsche Telekom
Deutsche Telekom entend profiter de l’affaire Prism et des écoutes de la NSA pour commercialiser de nouveaux services de sécurité. Notamment en direction des entreprises qui peinent à garantir l’intégrité de leurs communications.
L’opérateur allemand devrait inaugurer, en 2014, une offre d’accès Internet qui transitera par ses datacenters et dont les contenus circuleront sur une ligne sécurisée dite « nettoyée » (projet clean pipe), rapporte l’agence Reuters. L’annonce a été faite dans le cadre d’une conférence sur la cyber sécurité qui se tenait lundi dernier à son siège social de Bonn.
Sans entrer dans les détails techniques de sa future offre commerciale, Deutsche Telekom a déclaré qu’il s’est associé avec RSA, la filiale sécurité de EMC, et que son projet clean pipe est entré en phase de test. Vraisemblablement, il pourrait s’agir d’une offre de communications chiffrées.
« Bien sûr, la cybercriminalité a besoin d’une approche internationale, mais nous ne pouvons pas attendre que les politiciens réagissent. Nous devons trouver des solutions immédiates », a déclaré Reinhard Clemens, membre du conseil de gestion de l’opérateur, selon des propos rapportés par Reuters.
Un mois auparavant, Deutsche Telekom avait émis l’idée de créer une sorte de réseau Internet national pour protéger les communications domestiques allemandes des risques d’espionnages étrangers (lire Deutsche Telekom veut se protéger de l’espionnage sur Internet). Une idée qui, pour fonctionner, impliquerait la participation des autres opérateurs nationaux et, par extension, européens.
Ce qui n’est pas une mince affaire. « Cela revient à ‘étanchéiser’ le réseau, commente Eric Michonnet, directeur Europe du Sud d’Arbor Networks, société spécialisée dans la gestion de réseaux. Sur un réseau bien délimité c’est possible, sur un réseau plus vaste, cela l’est moins. On peut résoudre le problème en chiffrant mais avec le risque d’atteindre des coûts exorbitants. Utiliser uniquement le routage est assez hasardeux et démesuré par rapport à la menace. »
Face aux ciblages des écoutes et surveillances, notamment américaines, l’expert réseau préconise de se concentrer sur ce les informations qu’il faut protéger. « Il est illusoire de router un pays pour l’isoler du reste du monde. Mieux vaut trier les informations sensibles. L’opérateur peut donner des outils et moyens aux organisations concernées. »
Il restera à voir si l’offre de Deutsche Telekom entend assurer la sécurité du réseau par chiffrement et routage de bout en bout (mais à quel prix ?) où si elle aidera les entreprises à se concentrer sur la protection des communications sensibles sachant que même le cryptage ne résiste pas nécessairement aux indiscrétions de la NSA. A commencer par certains algorithmes de chiffrement de RSA (lire Prism : RSA pense qu’un de ses algorithmes de cryptage contient une backdoor).
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