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Dossier : l'open source au centre de l'offre logicielle de Sun

Chapitre 3 : OpenSolaris, le produit historique de la compagnie

Il est très difficile de classer les multiples logiciels de Sun Microsystems suivant des critères qualitatifs. Pour le premier de la série, nous choisissons OpenSolaris, basé sur l’un des produits les plus anciens de la firme. Effectivement, Solaris est apparu courant 1992.

C’est avec Jean Yves Pronier, directeur marketing produits chez Sun France, que nous avons abordé l’angle stratégique de cet OS. Avec un nombre de téléchargements qui a dû aujourd’hui dépasser les 15 millions, OpenSolaris semble intéresser une foule d’utilisateurs Unix et de développeurs.

Pour Jean-Yves Pronier, la paire OpenSolaris/Solaris reprend la formule du couple OpenOffice.org/StarOffice. Le premier est destiné aux postes de travail, au développement logiciel ou à certains marchés spécifiques alors que le second est adapté aux serveurs et dispose d’un support étendu.

OpenSolaris est un produit communautaire, au développement rapide. « Des builds sont disponibles environ toutes les trois semaines et deux versions de référence supportées sont diffusées chaque année », précise Jean Yves Pronier. « Pour Solaris, le développement est plus lent, mais le support couvre une durée plus longue : 10 ans ».

Nous pouvons légitimement nous demander pourquoi les serveurs web n’utilisent pas plus souvent la paire OpenSolaris et MySQL.« Nous n’avons pas la force marketing de Microsoft. Aussi nous laissons ce marché dans les mains de la communauté. Cela prendra du temps, mais la fourniture d’une pile SAMP (Solaris, Apache, MySQL et PHP) optimisée et supportée fait tomber les dernières barrières qui empêchaient l’adoption de nos technologies sur des serveurs web ».

Un gros bagage technologique

Nous avons abordé l’aspect technique d’OpenSolaris avec Jacques Truchet, ambassadeur Solaris chez Sun France. OpenSolaris 2008.11 apporte une fonction essentielle : la capacité de démarrer le système sur une partition au format ZFS. L’exploitation de ce système de fichiers est également complète : création de clones lors de l’application de mises à jour, retour en arrière dans le gestionnaire de fichiers de Gnome… Cet OS commence à marquer des points face à Linux.

Dans ce domaine, il faudra s’attendre à d’autres évolutions : compression, chiffrement, système de double cache (cache mémoire au sein de l’OS et cache sur disque SSD), etc. ZFS n’a décidément pas fini de faire parler de lui.

Pour Jacques Truchet, la plus grosse évolution à attendre pour le futur d’OpenSolaris n’est toutefois pas à aller chercher du côté de ZFS (ou de DTrace), mais de la virtualisation. Cet OS est aujourd’hui bien équipé dans ce domaine avec ses conteneurs Solaris 10 et Solaris 8/9, qui sont un plus face aux techniques de virtualisation classiques, car plus légers (un seul noyau pilote toutes les instances).

OpenSolaris dispose bien évidemment d’offres de virtualisation classique, au travers de xVM Server, basé sur Xen. « Des versions expurgées de Solaris seront spécifiquement développées pour fonctionner en tant que guest de xVM Server », précise également Jacques Truchet.

Malgré l’absence de verrou géant, la virtualisation finit toucher par toucher ses limites. Ainsi, il est difficile de dépasser les 80 conteneurs par noyau. « La solution peut résider dans la mise en place de plusieurs guests xVM Server, chaque système virtualisé pouvant faire tourner à son tour un certain nombre de conteneurs ».C’est un bon compromis entre le haut niveau de virtualisation apporté par xVM Server et la légèreté des conteneurs.

Les développeurs comptent aussi ajouter un système de virtualisation des couches réseau rapide et compatible avec l’accélération matérielle apportée par les processeurs x86. OpenSolaris étant disponible sur d’autres architectures (PowerPC et SPARC), une solution 100 % logicielle située dans les couches basses du système sera aussi disponible. Cette technologie promet de proposer des performances quasi similaires à celles d’une solution câblée au sein du processeur. Elle sera accessible dès ce semestre.

La problématique des compilateurs

Sun Studio est gratuit et libre d’usage. Toutefois, les aficionados des logiciels libres préfèreraient que cet outil soit placé sous licence open source. Malheureusement, des optimisations spécifiques, sous licence d’Intel et AMD, ne permettent pas une diffusion du code source du compilateur. La contrepartie est que ce compilateur C/C++ fournit du code aussi rapide que les outils des deux fondeurs, sauf que lui est gratuit !

La compagnie pourra toutefois libérer le code source du front end et la partie SPARC… si elle le décide et quand elle le décidera. En tout état de cause, GCC peut être utilisé en lieu et place du compilateur de la firme. L’inverse est aussi vrai, Sun Studio pouvant se ‘grimer’ en GCC (c’est déjà le cas sur SPARC). À terme GCC et Sun Studio seront donc interopérables. Solaris pourra être compilé avec GCC et Linux avec Sun Studio !

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