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EADS: la Russie ne se veut pas agressive

Après la prise de participation de 5,02 % de la banque russe Vnechtorgbank au capital du géant européen de l’aéronautique, les intentions de la Russie pour EADS restaient à clarifier. Le président russe Vladimir Poutine a tenu à rassurer ses homologues français et allemands lors de la réunion tripartie de Compiègne, quatrième sommet franco-germano-russe.

La Vnechtorgbank, tout d’abord, aurait réalisé cette opération le 10 septembre dernier pour profiter d’un « bon prix » du titre. Elle n’aurait cependant pas l’intention d’intervenir sur la structure institutionnelle d’EADS.

Le président russe a indiqué que Moscou souhaite mettre en place une « coopération substantielle » avec l’Europe dans le domaine aéronautique. Une collaboration qui actuellement trouve son apogée dans les programmes spatiaux, la Russie ayant par exemple en partie abandonné son projet de navette spatiale au profit du projet concurrent européen.

« Tout le monde sait que la question de la coopération entre la Russie et les pays européens, en particulier entre l’Allemagne, la France et la Russie, en ce qui concerne l’espace et l’aéronautique est particulièrement actuelle depuis que l’on sait que une des banques russes a acquis un paquet de 5% d’actions d’EADS« , a précisé le président russe.

De son côté, EADS s’est déclaré favorable à l’extension de la coopération avec l’industrie aérospatiale russe… Tout en rappelant les impératifs attachés au pacte d’actionnaires qui lie DaimlerChrysler, l’Etat français, le groupe Lagardère et l’espagnol Sepi.

Au-delà des déclarations d’intentions, le doute subsiste quant aux ambitions russes sur EADS et sa filiale Airbus. Car même s’il s’agit d’un placement ‘à bon compte’ de l’Etat russe, devenu plus riche grâce à son gaz, en prenant le contrôle de plus de 5 % d’EADS il occupe désormais une position stratégique.

Ainsi, devant la presse russe, Vladimir Poutine a indiqué que la participation de l’Etat russe dans EADS pourrait être placée dans une société russe si un accord permettait de partager les pouvoirs et la production. On pense en particulier que l’UAC (United Aircraft Corporation), le projet de regroupement des constructeurs militaires russes, pourrait en hériter.

Mais le plus inquiétant dans cette prise de participation russe au capital d’EADS est qu’elle pourrait peser sur les affaires du groupe outre Atlantique. En particulier, les américains pourraient plus facilement apposer un véto politique aux réponses aux appels d’offres sur des projets d’avions militaires de transport, comme le projet des avions ravitailleurs de l’armée américaine. C’est Boeing qui dont être satisfait !

La Russie a mis un pied dans EADS, mais les modalités de la coopération appelée par Vladimir Poutine restent à définir, et ses répercussions à mesurer?

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