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Les économies IT de Manuel Valls : faire du neuf avec du vieux

Présenté aujourd’hui en conseil des ministres, le plan d’économies du Premier ministre Manuel Valls – 50 milliards d’euros sur la période 2015-2017, dont 18 milliards au niveau de l’Etat et de ses agences – prévoit une nouvelle fois de réduire les budgets informatiques. Selon Les Echos, il s’agit d’une coupe claire de 20 à 40 % dans les trois à cinq ans. Si l’ensemble des pistes étudiées pour parvenir à ce résultat n’ont pas encore été détaillées, l’exécutif va notamment s’appuyer sur la consolidation des datacenters de l’Etat.

En réalité une vieille lune. En décembre dernier, dans son plan d’économies de 5 à 7 milliards d’économies sur le train de vie de l’Etat, le gouvernement Ayrault prévoyait déjà d’en passer par une modernisation des infrastructures informatiques pour dégager entre 500 à 800 millions d’économies annuelles « d’ici 2017-2020 ». « La majorité des énergies et des budgets informatiques est aujourd’hui consacrée aux services informatiques courants – gestion des infrastructures matérielles (réseaux, centres informatiques, postes de travail, …) et de services (messagerie, outils collaboratifs, annuaires, référentiels …) », déplorait alors le quatrième comité interministériel de modernisation de l’action publique (Cimap) demandant à la DSI de l’Etat (la Disic) de lui fournir sous trois mois une « trajectoire de mutualisation » des infrastructures matérielles et logicielles des différents ministères.

Regrouper l’IT à Bercy, La Défense et l’Intérieur

Pas de quoi prendre de court la DSI de l’Etat. Dans les faits, la Disic planche sur ce chantier politiquement ardu depuis sa naissance, en 2011. Celle-ci tente d’organiser les directions informatiques des différentes administrations – via des chantiers portant notamment sur la maîtrise des projets IT – et de rationaliser les réseaux (via le projet de réseau interministériel de l’Etat, en cours de déploiement, et dont la Disic attend entre 30 et 35 % d’économies sur les coûts télécoms) ainsi que les datacenters. La consolidation des centres de données est un levier déjà exploité par d’autres administrations dans le monde pour réduire les dépenses informatiques. Notamment aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne,  (Lire nos articles « L’Etat fédéral américain a économisé 10 milliards sur ses dépenses IT… Et la France ? » et « Le Royaume-Uni a économisé 600 millions d’euros sur l’IT en 2013 » ).

Il y a un an, dans un entretien chez nos confrères de 01, Jacques Marzin, le directeur de la Disic, expliquait travailler sur une stratégie à dix ans en matière de datacenters. « A terme, les ressources matérielles devraient être essentiellement regroupées sur trois grands ministères – Bercy, la Défense et l’Intérieur – tout en maintenant des centres de traitement de l’information plus modestes et à l’état de l’art dans d’autres ministères », disait-il. Les nouvelles exigences de l’exécutif pourraient bien avoir accéléré ce calendrier.

128 salles identifiées dès 2011

En juin dernier, la DSI de l’Etat faisait état d’un premier recensement, totalisant une centaine de centres informatiques sur le territoire (pour 20 000 mètres carrés et quelque 20 000 serveurs). Un recensement qui date en réalité de l’automne 2011 (128 salles principales avaient alors été identifiées), époque où la Disic prévoyait de définir un schéma type de mutualisation pour la mi-2012. A ce jour, aucune information précise sur des travaux de mutualisation de salles informatiques de l’Etat n’a filtrée.

Rappelons que la trajectoire de mutualisation devrait, après consolidation des datacenters, miser sur le déploiement de services Cloud. Un peu comme l’ont fait le Royaume-Uni (avec G-Cloud et sa plate-forme applicative CloudStore) ou encore les Etats-Unis (avec Apps.gov). En France, un projet pilote est mené par la Dila (Direction de l’information légale et administrative), le ministère de l’Ecologie et la Disic, avec un démonstrateur mis sur pied fin 2013.

Selon le think tank Terra Nova (étiqueté à gauche), la France ne consacre que 1,15 % de son budget à ses SI. Une proportion assez faible. Avant d’enclencher son programme d’économies, le Royaume-Uni dépensait environ 2,2 % de son budget total dans l’informatique.

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