Engoncé dans sa spirale paranoïaque, l’Amérique n’en peut plus de souffrir de ces dérives sécuritaires. Ainsi, aux contrôles des frontières, la suspicion ne cesse d’augmenter autour des voyageurs qui se dirigent vers les États-Unis. Devant les portillons de l’immigration, les files d’attente s’allongent, les prises d’empreintes et photographies se multiplient. Il n’est plus surprenant désormais, d’être amené à prévoir trois à heures supplémentaires afin de compenser les contrôles qui s’accumulent lors des accès aux avions ou lors des passages en sortie auprès des services d’immigration. En revanche, s’il est une profession qui semble poser problème aux services de l’immigration américaine, c’est bien celle de journaliste ! De quel mal peut donc souffrir l’Amérique pour craindre ainsi une profession qui dans sa très grande majorité n’est là que pour accompagner les processus d’innovation et de commercialisations, et se faire le reflet du tissu industriel d’une Amérique triomphante ? Qu’a-t-elle donc à cacher ? Ainsi, un journaliste qui se déclare au passage de l’immigration se verra retenu pour quelques heures d’enquêtes. Que lui reproche-t-on, sinon d’être journaliste ? Mais l’administration n’est pas dupe de ses pratiques, et il suffit dénoncer un mot magique pour que s’ouvrent toutes les portes : »
business« . Moralité, pour se rendre aux États-Unis, il vaut mieux être businessman que journaliste !
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